Critique du divorce d’épanouissement personnel

Emmanuel Dion

Préambule

Je souhaite proposer ici quelques éléments de réflexion allant dans le sens de la critique du divorce en tant que pratique sociale généralisée. Mon propos n’est pas de travailler à la mise en place d’obstacles juridiques (complication des procédures, abolition ou régression des droits), mais de faire réfléchir chacun à son niveau, principalement sur les plans moral et éducatif, aux conséquences de ses actes. J’adresse en particulier ce message à toutes celles et tous ceux qui s’apprêtent à s’engager dans la voie d’un divorce sans avoir nécessairement mesuré toute la portée d’une telle action. Mon objectif sera atteint si un seul d’entre eux, en partie influencé par mes arguments, renonce au geste envisagé, et épargne ainsi le tort qu’il aurait causé autrement à son conjoint et ses enfants.

Le texte présente d’abord la thèse défendue, tout en en assumant la part personnelle et subjective comme point de départ; ensuite vient l’appareil d’arguments, théoriques et empiriques, mobilisé pour défendre cette thèse. Enfin, sont présentées, en conclusion, un petit nombre de préconisations simples visant à améliorer la situation actuelle.

Je tiens aussi à préciser que, bien qu’apparemment conservatrice sous certains aspects, l’opinion que je vais exposer est largement indépendante à la fois des convenances bourgeoises et des prescriptions religieuses. J’aurais plutôt tendance à me définir moi-même comme anti-conformisme et anti-clérical, mais ces dispositions n’excluent pas, au contraire, une exigence critique et morale d’ordre individuel. Le conformisme libéral-libertaire dominant aujourd’hui tend d’ailleurs à normaliser le divorce, et on ne saurait donc prétendre que j’y succombe lorsque c’est la thèse inverse que je m’apprête à défendre.




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