Critique du divorce d’épanouissement personnel

Emmanuel Dion

III - Propositions

Attendu que, comme il vient d'être expliqué, les divorces d’épanouissement personnel ne bénéficient en moyenne (et en général temporairement) qu’à leur initiateur, mais causent en revanche un préjudice (variable) à l’ensemble des autres parties prenantes (enfants, conjoints non consentants, grands-parents, société tout entière) ;

Attendu qu’il convient de respecter à ce propos et à titre principal non seulement l’intérêt des enfants, mais aussi le principe de filiation du conjoint non consentant au divorce (et ceci indépendamment des questions sentimentales) ;

Il convient que :

Dans un esprit de bonne foi sur la question de la communication et de la pénibilité de la vie commune, en bannissant le formalisme et en acceptant de bon gré (ne serait-ce que par sens de l’honneur) de sacrifier de son propre bien-être davantage que ce qu’il croit être celui des autres ;

Avant de concevoir un enfant, chaque membre d’un couple prenne l’engagement de partager le même foyer (même si le désir physique décline), au moins dans une perspective éducative, pendant toute la durée durant laquelle les enfants vivent au foyer familial ; donc celui de ne pas céder à la tentation du divorce d’épanouissement personnel, sauf à ce que chacun (parents et enfants) y soit indépendamment favorable, nonobstant de toute forme de chantage affectif ;

Avant de divorcer si aucune autre solution ne lui semble possible, l’initiateur de la séparation s’engage au minimum à ne pas « refaire sa vie » (nouveaux enfants, nouveaux conjoints) tant que l’autre parent ou les enfants ne le souhaitent pas.

Ces mesures d’une grande simplicité permettraient de mettre chacun face aux responsabilités découlant logiquement d’une éthique de la réciprocité bien comprise, et d’éviter que l’évolution des familles se fasse le plus souvent, comme c’est le cas aujourd’hui, au bénéfice exclusif d’un seul de ses membres et contre l’intérêt général.




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