Analyse de la page d'accueil d'Euromed de mars 2012

Voici la capture d'écran de l'illustration centrale de la page d'accueil d'Euromed (école supérieure de commerce de Marseille) en date de mars 2012. Cette page d'accueil semble intéressante à analyser du fait de ce qu'elle révèle indirectement sur les motivations des étudiants susceptibles d'intégrer cette école, population évidemment définie par ses auteurs comme le coeur de cible de l'affiche.

Remarquons pour commencer qu'il est vraisemblable que les choix ayant donné naissance à cette affiche (choix de contenu et de forme) ne sont sans doute pas dûs au hasard. Désormais, les services communication des grandes écoles de commerce emploient des effectifs importants, et les frais de scolarité étant devenus très élevés par rapport aux revenus des familles, il est devenu capital pour ces écoles de vendre leur proposition à la manière dont on vend un produit fortement impliquant, à acte d'achat unique (typiquement une automobile, un bateau ou un bien immobilier).

On notera pour commencer que les codes utilisés placent d'emblée la communication dans le champ de la modernité: choix d'un personnage jeune, féminin et métissé, couleurs vives et contrastées, texte réduit à des bribes de phrases. Il n'y a là aucune différence avec les mécanismes qui seraient utilisés pour communiquer au sujet de la Star Academy ou de Disneyland.

Mais c'est sur le fond que l'analyse est la plus intéressante: les termes utilisés sont à la fois:
  • narcissiques ("Mon rêve" est répété deux fois, "Je suis sur un nuage" une fois)
  • égocentriques (le possessif "Mon" est par exemple isolé en milieu de texte en caractères surdimensionnés)
  • sentimentaux/affectifs ("Get ready to love your future", "oui", "oui", "Waouh", "Banco!", "Bingo!")
  • circulaires ("un boulot pour voyager", "voyager pour un boulot", "des voyages encore et toujours")

    Il n'y a pas de recours à l'argumentation rationnelle, le seul fil rouge consiste à donner en exemple le cas particulier d'une étudiante parmi des centaines d'autres, gommant toute approche statistique ou d'ensemble.

    En résumé Euromed semble vouloir se vendre comme un produit de grande consommation, sur une promesse de plaisir sans effort, en évitant le recours à toute description structurée ou à toute analyse objective.




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