Jusqu'où collaborer ?

I – Propositions critiques

A - L'état du monde

6 - Autres traits caractéristiques

On pourrait lister trois derniers traits caractéristiques du monde moderne. Peu reliés à la suite du développement, ils figurent dans cette énumération principalement en vertu d'un principe d'exhaustivité, mais il n'est pas utile de les approfondir ici.

- Son caractère festif (au-delà de la simple société du spectacle), ce qui renvoie aux indépassables travaux de Philippe Muray sur la question.

- Son caractère sécuritaire, attesté en particulier par l'obsession du principe de précaution, que rien ne vient équilibrer. On est là sur une quasi-contradiction avec le libéralisme authentique, d’ailleurs, ce qui montre à quel point le système capitaliste est flexible et résilient, capable d'englober même des principes logiquement contraires à son propre fondement.

- Son matérialisme assumé, les deux pôles dominants de l'économie moderne, américain et chinois, s'entendant fort bien sur cette question-là.

Cette triple caractéristique peut d'ailleurs être vue comme fort pratique du point de vue du conditionnement des peuples: quoi de plus pratique en effet que le festif pour détourner le peuple de questions plus profondes (ou plus exactement l'en divertir au sens de "faire diversion")? Quoi de plus nécessaire que l'obsession sécuritaire pour faire accepter l'encadrement ou la limitation des choix individuels? Et quoi de plus efficace que le matérialisme pour organiser le contrôle des masses par des distributions de marchandise précisément dosées pour satisfaire le désir dans le court terme tout en provoquant son exarcerbation dans le long terme?


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