Centres d'intérêt

"Il s'était exprimé, du moins il en avait eu l'occasion ; je sentais que j'allais l'oublier assez vite." (M. Houellebecq, Plateforme)

Un problème de méthode: la querelle des centres

Etant donné que je me définis principalement, quelles qu'en soient les raisons liées à mon parcours de vie, comme le principe unificateur des réflexions auxquelles j'accorde de la valeur (oui, la proposition est en partie tautologique et c'est comme ça, il y a là une forme de vitalisme primitif), il est utile et/ou tentant d'essayer d'organiser ces réflexions autour de ce qu'on pourrait appeler rapidement mes centres d'intérêt. Il y aurait beaucoup à dire de cette notion de centre d'intérêt, et en particulier, on pourrait se demander précisément ce qui est au centre de quoi (suis-je en quelque sorte au centre de mes centres d'intérêt; ou bien ceux-là sont-ils au centre de moi?)

Si on approche la question d'un point de vue qui serait celui d'une synthèse biographique, on peut observer que ces centres d'intérêt s'organisent principalement autour de la notion de communication, et plus précisément de la question des limites de la communication. Nourries initialement par un doute solipsiste précoce et que je ne peux relier à aucun événement particulier de mon éducation (tout s'est passé pour moi comme si ce doute avait toujours existé, même si je ne l'ai conceptualisé qu'à l'adolescence), ces réflexions m'ont amené à réfléchir à la notion de formalisation, donc de forme et de langage; inspiré par Descartes dès que je l'ai connu, puis par Wittgenstein et les grands noms de la logique formelle plus tard (Gödel, Russell), je me suis intéressé à ce qu'il était possible, et utile, de tenter de dire ou de représenter qui puisse avoir un sens pour un hypothétique Autre, et/ou mettre en place les conditions d'un échange crédible (notion de code implicite). J'ai au passage découvert les fascinants ouvrages d'Hofstadter, qui, parallèlement à un bref survol des aspects plus purement techniques de la théorie de l'information de Shannon, m'ont mis sur la piste de Turing d'abord, puis plus généralement du débat philosophique à propos de la possibilité théorique de l'intelligence artificielle forte, puis de la probabilité effective d'apparition historique de la singularité technologique. Amené à considérer à la fois la vraisemblance, les conséquences et l'opportunité de la possibilité pratique du dépassement de l'humanité par un Successeur qu'elle pourrait, intentionnellement ou non, contribuer à créer, j'ai été logiquement amené à porter un regard critique sur celle-ci, à la fois dans sa dimension idéalisée (humanisme exigeant issu des Lumières) et dans sa forme dominante actuelle (humanisme démagogique de la mondialisation libérale, qu'on peut considérer comme largement dégénérée ou décadente, mais qui définit quoi qu'il en soit largement mes conditions pratiques d'existence). Cette analyse, appuyée en particulier sur les textes de Michel Houellebecq et plus marginalement de Jean-Michel Truong (à qui j'emprunte le mot "Successeur" dans l'exacte acception qui est la sienne), m'amène aujourd'hui encore, tel un nouvel avatar du dernier Webster de Demain les Chiens, à adopter une posture de doute à la fois à propos de ce qui est probable et de ce qui est souhaitable, pour ce qui me concerne à titre individuel mais aussi pour ce qui concerne l'humanité en général, et au-delà le monde méta-humain, auxquels je destine conjointement ces réassemblages contingents.

La question de la visualisation n'est pas dépourvue d'intérêt. On peut en effet se représenter un certain nombre de thèmes/sujets/problématiques comme des espaces plus ou moins hypersphériques, éventuellement garnis de protubérances (à l'image des étoiles rayonnantes, ou des neurones garnis de dendrites), élançant leurs ramifications à plus ou moins de distance d'un noyau central pas toujours clairement défini. Je propose ici deux représentations largement simplifiées, d'une part parce qu'elles sont ramenées à un espace euclidien à deux/trois dimensions, ensuite parce qu'elles ne représentent que des interactions simplifiées entre les différents noeuds du réseau, enfin parce qu'elles ne représentent au fond que deux types d'éléments (les noeuds et les liens) alors qu'on pourrait en imaginer une plus grande variété. Je ne retiens pas en revanche la critique du biais lié au choix du centre, car on peut faire l'hypothèse que l'espace représenté est courbe, et que les extrémités communiquent (comme dans le jeu vidéo PacMan, si on sort à droite, on rentre à gauche; on retrouve cette logique pour certains simulateurs d'automates cellulaires).

Représentation de centres d'intérêts sous forme de sphères

Représentation de centres d'intérêts sous forme de réseau connecté

Dans ces conditions, on comprendra que la détermination d'un centre donné est avant tout une affaire, au sens strict, de point de vue, presque une question esthétique, et qu'il ne peut à ce titre faire l'économie d'un minimum d'arbitraire. On admettra aussi que, s'agissant d'un système ouvert, rien ne limite la possibilité, à tout moment, d'ajouter un nouvel élément qui fasse sens, et de le relier à n'importe quelle quantité de noeuds déjà existants.

Dans tous les cas, il s'agit, comme en beaucoup d'autres situations, de trouver le bon équilibre entre l'imposant sans-gêne de l'ego et la légitime aspiration à l'universel. Bien entendu, le simple fait de vouloir écrire peut être vu en soi, par bien des côtés, comme la manifestation d'un narcissisme navrant. Mais il est aussi la vertueuse expression du conatus, du désir de vivre et de persister, et à tout prendre il en constitue une manifestation souvent moins brutale et moins dangereuse que le désir de performance, de domination ou de simple séduction. L'écrivain inconnu a créé moins de tort à l'humanité que Tamerlan ou Pizarro. Par ailleurs, à titre personnel, je n'ai jamais été gêné de l'indiscutable présence de Houellebecq chez Houellebecq, de Madore chez Madore, d'Aldo Stérone chez Aldo Stérone, ou de Soral chez Soral car tous m'ont emmené, malgré leurs différences, chacun à sa manière, et avec ce que j'ai ressenti comme de la sincérité davantage que de l'orgueil, vers une fraction de vérité partagée. Il est vrai que je n'aurais pas autant de mansuétude pour certains gribouilleurs nombrilistes caractéristiques de notre époque, ce qui montre qu'il y a là une irréductible part de subjectivité. Mais on ne peut nier qu'écrire consiste aussi, et d'une manière sans doute beaucoup moins dérisoire qu'en amassant de l'argent ou du pouvoir temporel, à tenter de devenir ce qu'Humpty Dumpty définissait comme "Le maître", c'est-à-dire à définir le sens des mots, définition dont la manifestation moderne passe par la modification, même marginale, de l'hypertexte mondial. Il peut être utile de rappeler ici le magnifique passage que Kundera consacre à la graphomanie dans Le livre du rire et de l'oubli.

Il paraît que vous voulez écrire un livre ? Ce sera un livre sur quoi ?
— C'est très simple, répondit Bibi. Un roman. Sur le monde tel que je le vois.
— Un roman ? » interrogea Banaka d'une voix qui trahissait la désapprobation. Bibi rectifia évasivement : « Ce ne serait pas nécessairement un roman.
— Pensez seulement à ce que c'est qu'un roman, dit Banaka. A cette multitude de personnages différents. Voulez-vous nous faire croire que vous connaissez tout d'eux ? Que vous savez à quoi ils ressemblent, ce qu'ils pensent, comment ils s'habillent, de quelle famille ils viennent ? Avouez que ça ne vous intéresse pas du tout !
— C'est exact, reconnut Bibi, ça ne m'intéresse pas.
— Vous savez, dit Banaka, le roman est le fruit d'une illusion humaine. L'illusion de pouvoir comprendre autrui. Mais que savons-nous les uns des autres ?
— Rien, dit Bibi.
— C'est vrai », dit Joujou.
Le professeur de philosophie hochait la tête en signe d'approbation. « Tout ce qu'on peut faire, dit Banaka, c'est présenter un rapport sur soi-même. Un rapport chacun sur soi. Tout le reste n'est qu'abus de pouvoir. Tout le reste est mensonge. »
Bibi approuvait avec enthousiasme : « C'est vrai ! C'est tout à fait vrai ! Moi non plus je ne veux pas écrire un roman ! Je me suis mal exprimée. Je voulais faire exactement ce que vous avez dit, écrire sur moi. Présenter un rapport sur ma vie. En même temps, je ne veux pas cacher que ma vie est tout à fait banale, ordinaire, et que je n'ai rien vécu d'original. »
Banaka souriait : « Ça n'a aucune importance ! Moi non plus, vu de l'extérieur, je n'ai rien vécu d'original.
— Oui, s'écria Bibi, c'est bien dit ! Vu de l'extérieur je n'ai rien vécu. Vu de l'extérieur ! Mais j'ai le sentiment que mon expérience intérieure vaut la peine d'être écrite et pourrait intéresser tout le monde. »

Et, plus loin:

La graphomanie (manie d'écrire des livres) prend fatalement les proportions d'une épidémie lorsque le développement de la société réalise trois conditions fondamentales :
1) un niveau élevé de bien-être général, qui permet aux gens de se consacrer à une activité inutile ;
2) un haut degré d'atomisation de la vie sociale et, par conséquent, d'isolement général des individus ;
3) le manque radical de grands changements sociaux dans la vie interne de la nation

Il me semble que Houellebecq connaissait bien ce passage aussi cruel que vrai, d'abord parce qu'il a traité Onfray d'"indigent graphomane" dans La possibilité d'une île. Ensuite parce qu'il reprend assez précisément les termes de Kundera dans l'incipit d'Extension ("au fond, autrui ne vous intéresse guère" et "Toute cette accumulation de détails réalistes, censés camper des personnages nettement différenciés, m'est toujours apparue, je m'excuse de le dire, comme pure foutaise. Daniel qui est l'ami d'Hervé, mais qui éprouve certaines réticences à l'égard de Gérard. Le fantasme de Paul qui s'incarne en Virginie, le voyage à Venise de ma cousine... on y passerait des heures. Autant observer les homards qui se marchent dessus dans un bocal"). Enfin parce que Kundera est mentionné dans Plateforme non loin d'un passage sur la vanité de la littérature commerciale, comme un clin d'oeil.

Et bien qu'il se présente à mes yeux comme le romancier majeur (le seul, pour ainsi dire, digne d'être lu en tant que romancier) de l'ère de l'information (décrivons-là ainsi, cette époque qui commence après la phase de reconstruction d'Après-Guerre et se caractérise par la surabondance de marchandises, de plastique, de technologie et de signes, et le rétrécissement corollaire de la part possible d'humanisme classique en chaque individu), Houellebecq lui-même évoque la juste possibilité d'un rapport sur soi-même comme principal projet existentiel possible, au travers des "récits de vie" qu'il place au centre de la société post-humaine décrite dans La possibilité d'une île. La triste éternité de la chair pourra sans doute être obtenue demain par clonage, et le phénomène pourra se généraliser même aux inutiles ou aux nuisibles si la question (technique) de l'énergie est résolue avant celle (morale) du rapport entre talent, valeur et mérite. Mais l'éternité de l'esprit ne pourra être gagnée, sauf à s'en remettre à une hypothétique métaphysique autorisant l'interprétation directe de la sensibilité des êtres en dehors de toute expression de leur part, sans un minimum de traces formelles précises.

De la question de la forme à la question existentielle

Si l'on ajoute à la vanité du projet le risque évident de redondance avec la considérable quantité de signes déjà présents sur le web, on réalise que la marge est étroite, et qu'il est bien improbable qu'on puisse faire preuve d'une véritable valeur ajoutée informationnelle si l'on ne prend pas le soin de faire preuve de la plus grande rigueur et du plus permanent sens autocritique dans le choix de son expression. Il existe toutefois une possibilité, et/ou un espoir: celui qu'existe, que surgisse ou que soit inventée une forme nouvelle, spécifiquement adaptée à l'ère de l'information, qui permettra et donc provoquera la revanche de la qualité sur la quantité. On pense bien sûr avant tout d'abord à l'hypertexte, ensuite au wiki, à la possibilité d'une intrication du texte et de sa propre évaluation, réalisée par des évaluateurs eux-mêmes évalués en une profonde mise en abîme, enfin à l'idée d'un apport qui tienne moins de la monographie détaillée que de la mise en relation d'un nombre limité d'objets (idées, textes, images, métaphores) déjà existants, une sorte de carte de visite voire de carte d'identité intellectuelle, de code ou de formule condensée de la compréhension (un "abracadabra" de l'ère cybernétique), possiblement immortalisée sur un support de type Lifenaut, puisant toute sa puissance dans le pouvoir de la combinaison des éléments, ou peut-être de leur n-combinaison (au sens d'une combinaison de combinaisons de combinaisons... n fois répétées), et non des éléments eux-mêmes. Depuis des années (précisément depuis ma conceptualisation du point-là, vers l'âge de treize ou quatorze ans), je me berce de l'espoir, ou de l'illusion, qu'une fois ce sésame énoncé -reliant d'un trait, pour paraphraser Michel Tournier, l'Alpha à l'Oméga-, je pourrai me reposer tranquille, en attendant qu'advienne la fin de l'histoire, quelle que soit la métaphysique qui l'ait vu/fait naître et l'embrasse. Déjà, la simple énumération des mots contenus dans cette page pourrait servir de mot de passe, le reste du processus de compréhension -recherche des définitions, questionnement sur l'organisation des éléments, approfondissement ramifié, etc- étant, comme on le dit en anglais "left as an exercise for the reader". Depuis des années également, je pense que l'apport d'un sens quelconque au monde se fera d'autant plus facilement que la technique permettra l'émergence d'une voie nouvelle, réunissant le fond et la forme, dans le même ordre d'idées que Houellebecq lorsqu'il affirme que "La première –et pratiquement la seule- condition d’un bon style, c’est d’avoir quelque chose à dire." La poésie et le théâtre ont ainsi pu constituer les formes littéraires privilégiées du XVIIème siècle, le traité celle du XVIIIème, le roman celle du XIXème siècle, l'essai celle du XXème siècle; un nouveau mélange de blog, d'hypertexte et de wiki hiérarchique pourrait être celle du XXIème siècle, et peut-être la dernière avant l'apparition d'une intention d'écriture qui n'ait plus d'origine ou de support humains.

Présentation en liste des centres d'intérêt

Note de méthode: la plupart des termes utilisés dans cette liste, notamment ceux qui sont les moins familiers au lecteur de passage, méritent de faire l'objet d'une lecture de l'article correspondant sur Wikipedia.

  1. Ontologie, logique
    1. Raison, critique, scepticisme, principe de parcimonie
    2. Limites des systèmes formels, théorèmes d'incomplétude de Gödel, machine universelle de Turing
    3. Solipsisme, principe anthropique
    4. Attachement anthropologique à la réalité: réfutation de la doctrine hédoniste/utilitariste par l'expérience de pensée de la Pleasure Machine de Nozick, allégorie de la fuite vers Jupiter (Simak)
  2. Dynamique, esthétique
    1. Représentation du temps et grandes théories dynamiques: mécanique physique et déterminisme laplacien, théorie du chaos, théorie des catastrophes, relation logarithmique inverse entre fréquence et magnitude; théorie de l'évolution, mémétique; apport des approches probabilistes/statistiques
    2. Second principe de la thermodynamique, hasard et nécessité, néguentropie, démon de Maxwell, théorie de l'information, complexité de Kolmogorov, automate cellulaire, vie artificielle
    3. Notion de forme et de transformations (Hofstadter, D'Arcy Thompson), compréhension visuelle, représentation de l'information, langage et poésie, Zen, spiritualité et humour
  3. Métaphysique
    1. Déisme, révélation et confusion des ordres
    2. Théories des mondes multiples, théorie de la simulation, cerveau de Boltzmann
    3. Hypothèse de la Singularité technologique, paradoxe de Fermi, hypothèse du zoo
    4. Actualisation bayesienne du pari de Pascal: tentative de comparaison probabiliste des principales hypothèses métaphysiques envisageables
  4. Communication
    1. Limites logiques de la communication: impossibilité à définir le langage par le langage, critique du dualisme
    2. Jeu de l'imitation; la question du genre et du corps, incluant et dépassant la question sexuelle
    3. Lyrisme, trouble amoureux, et révolte
    4. Preuve hypothétique de l'IA forte par le test de Turing, la perte de l'exclusivité du langage comme ultime blessure narcissique
  5. Morale
    1. Le stoïcisme, Kant, Spinoza, Leibniz, Hegel, Nietzsche, Schopenhauer, Albert Camus
    2. Théorie des jeux, éthique de réciprocité (notamment les applications pratiques, Axelrod et "a theory of marriage vows")
    3. Voile d'ignorance
  6. Religion et histoire
    1. Tripartition fonctionnelle et perméabilité historique entre ordres politique et religieux
    2. Une explication mémétique du succès des grandes religions dogmatiques (promotion du prosélytisme, condamnation des hérésies, interdiction de l'apostasie)
    3. Actualisation de la critique religieuse: l'obscurantisme comme outil de contrôle social ; exemple du dogmatisme musulman, doublement instrumentalisé par les fondamentalistes et les partisans de la stratégie de la tension
    4. Du paganisme aux Lumières en passant par le polythéisme et le monothéisme: identité européenne et invention de la modernité
    5. Néo-conservatisme, rétro ou archéo-futurisme, retour du courage, de l'espérance et de l'héroïsme, multipolarisme, nouveaux rapports au territoire, nouveaux imaginaires identitaires, néo-ruralisme, remigration
  7. Politique et démographie
    1. Race et identité: de l'instinct de reproduction au service biologique du lignage familial à une conscience nationale de nature principalement culturelle; actualisation des principes ethno-différentialistes exprimés par Lévi-Strauss, notamment dans "Race et histoire"
    2. Evolution du féminisme, promotion des sexualités alternatives, gender studies et destruction de la famille traditionnelle; lien possible entre atomisation sociale et fétichisme de la marchandise au service du marché
    3. Inconséquence des politiques démographiques reposant sur une somme de choix sentimentaux, de pathos et d'aventures personnelles: le planning familial comme nécessité politique impérieuse face à la liberté de choix comme idéal philosophique et la pulsion de reproduction comme instinct biologique
    4. Stratégie de reproduction individuelle et démographie globale: étude des moyens de modification des optima en fonction de la rareté relative des ressources et des mécanismes de redistribution
    5. Machiavélisme des politiques culturelles reposant sur l'inversion démagogique des valeurs (relativisme, cultes victimaires, discrimination positive, déséquilibre croissant entre droits et devoirs) comme source de domestication d'une masse humaine indifférenciée et promotion d'un dysgénisme domestique et migratoire, individuel et racial, empêchant toute révolte collective
    6. Stratégie de la tension, tendances suicidaires de l'Occident comme préfiguration d'une auto-destruction globale et consentie de l'humanité, non par opposition de blocs (guerre froide) mais comme dévitalisation générale et abandon du principe de conquête caractéristique du genre humain (et singulièrement de l'Occident); possibilités d'humanisme résiduel postérieur à la Singularité technologique
    7. Le politiquement correct comme outil de conditionnement social: hégémonie culturelle de la gauche morale et disqualification du conservatisme ou de l'ethno-différentialisme (ou plus généralement de toute forme de vitalisme néguentropique, créateur de formes élaborées et différenciées) au service de l'atomisation/homogénisation/domestication du parc humain (soit de forces entropiques diffusant le vulgaire et le désorganisé, voire le chaos par indifférenciation).
    8. Faible crédibilité des propositions humanistes naïves, insuffisamment malthusiennes ou aveuglément progressistes
  8. Economie
    1. Juste répartition des richesses et des travaux pénibles, affaiblissement de la critique marxiste à l'ère de l'information, en situation d'économie d'abondance fortement tertiarisée, par surestimation conformiste du facteur travail et sous-estimation corollaire du facteur technologique
    2. Parasitisme du haut et parasitisme du bas: les nouveaux pharisiens et les idiots utiles de la mondialisation contre une classe moyenne asservie par la dette
    3. Les risques d'effondrement du système: collapsologie et survivalisme
    4. Division du travail, "tragedy of the commons", solidarité identitaire et limitation des migrations/remigration
    5. Fin du travail, revenu minimum d'existence (arguments de Rawls) et simplicité volontaire
    6. Propriété intellectuelle et libertarisme, nouvelle économie de l'intelligence
    7. Les raisons d'espérer: l'hypothèse d'un salut par la technique (nouvelles technologies de l'énergie, limites des lois de Moore), ou la confiance dans la Singularité
  9. Divertissement
    1. Jeux mathématiques et logiques; jeux de stratégie
    2. Humour, histoire de l'humour, illusions d'optique
    3. Biais de la perception, biais cognitifs, notamment dans le rapport aux statistiques
    4. Actualité et histoire du tennis, en particulier l'épopée de Roger Federer.

Liste des sujets qui ne m'intéressent pas ou me paraissent objectivement d'une importance secondaire

Le domaine médical (à l'exception de la psychiatrie), l'anatomie, le Droit, la théologie, la gastronomie, le luxe, la mode, la danse, les actualités régionales, la petite enfance, l'assistance sociale, les festivals, les cérémonies.

Opinions et positions

Mes positions personnelles sur la plupart des sujets mentionnés peuvent sans doute se comprendre en filigrane à la lecture de l'ensemble des textes disponibles sur mon site. J'en ai également rédigé une synthèse dont je ne recommande la lecture qu'à ceux qui pourraient en prendre connaissance avec suffisamment d'objectivité et/ou de bienveillance. Une troisième possibilité, plus précise mais d'une certaine manière plus technique, consiste à consulter les réponses que j'ai données en 2014 à mon propre questionnaire d'enquête visant à étudier en général la structure de l'opinion de l'époque. En revanche, dépassé en la matière par des commentateurs s'exprimant mieux que moi et jouissant d'une plus grande audience (cf. infra), j'ai renoncé à produire un commentaire de l'actualité sous forme de chroniques. Ces chroniques, utiles à l'historien qui étudiera demain la si surprenante et spectaculaire désintégration de l'Occident, si possible pour éviter qu'un tel désastre se reproduise, seront inévitablement archivées d'une manière ou d'une autre en mille points du web, et je n'ai pas grand-chose de pertinent à ajouter à la somme de ces brillants commentateurs de l'effondrement en cours.

Projet de synthèse

Si je devais tenter d'énoncer un projet de synthèse, voici à peu près ce que je dirais. Evitant autant que possible de perdre trop de temps avec une critique de la décadence occidentale (et d'un certain point de vue mondiale) déjà bien formulée (et dont on ne peut que regretter le brouillage permanent de la diffusion par un politiquement correct omniprésent) au risque d'y perdre du temps, de l'espoir, et finalement ma vie, mon propos est d'analyser les attendus informulés du projet humaniste et progressiste qui sous-tend la civilisation dans laquelle j'évolue pour en définir les voies souhaitables de mutation à l'heure où l'émergence des technologies de l'information et l'hypothèse singulariste font planer sur elle des menaces existentielles inédites. En redéfinissant les hypothèses métaphysiques compatibles avec le savoir scientifique contemporain, en fondant un nouveau jeu de valeurs communes autour des notions de qualité et de vérité, en se libérant politiquement des tabous apertistes de l'époque, de la tentation de l'hybris et de la régression narcissique qui en découle, il devient possible de fixer les termes d'un choix principalement individuel entre la fusion dans le numérique d'un côté, et un néo-humanisme différentialiste, aristocratique, stoïque, héroïque et honorable de l'autre, que j'ai défini comme l'homanisme". La révélation de l'existence d'un tel choix pourrait à la fois limiter les risques d'effondrement brutal du système, et permettre la mise en place des conditions d'une coexistence pacifique, voire d'une sorte de symbiose, avec de nouvelles matrices techno-numériques organisées -initialement promues par une hyperclasse immorale et condamnée à terme, mais destinées à muter progressivement vers des formes de vie artificielle autonomes- sans que celles-ci ne cherchent nécessairement à détruire ou concurrencer les ressources de la vie naturelle qui aura permis, même sans l'avoir voulu ou seulement compris, son émergence.

Mon propos et même mon point de vue risquent de paraître incompréhensibles autant à ceux qui philosophent toujours dans les termes anciens (l'homme, la nature, la conscience, le bien, Dieu, etc) sans avoir pris conscience du changement radical causé par l'ultime et majeure blessure narcissique en cours et à venir (le risque de la singularité technologique) qu'à ceux qui se préoccupent seulement de problèmes de court terme (économistes, sociologues, et même collapsologues ou survivalistes). Me projetant dans un horizon de plusieurs générations (50 à 200 ans peut-être), je me rends pour ma part à la double hypothèse de la fin du travail d'une part, rendant l'homme largement inutile à la marche du monde en tant que facteur de production et actant l'évacuation des classes moyennes puis supérieures du champ du travail et de l'économie (ruinant au passage l'essentiel de l'appareil critique marxiste), et de l'IA forte d'autre part, le privant de la valeur ontologique suprême qui lui était explicitement ou implicitement assignée jusqu'à présent (son intelligence constituant le facteur essentiel lui ayant conféré la maîtrise des affaires du monde). A ceux qui ne partagent pas ces hypothèses je n'ai pas grand-chose à dire, je ne peux guère que recommander la fréquentation des auteurs que je cite plus bas et qui me semblent presque tous, pour ce qui concerne l'avenir proche, produire des analyses et des textes plus pertinents, et en tout cas plus accessibles, que les miens.

Auteurs recommandés     [Que des hommes, presque tous caucasiens, ai-je réalisé après l'établissement de la liste, n'en déplaise aux combattants de la diversité; une majorité d'Anglais et d'Américains parmi les chercheurs, de Français parmi les autres.]

Ces recommandations reprennent et complètent une liste de lecture que j'ai en grande partie rédigée il y a près de 20 ans à l'attention de mes filles. Je considère l'énumération qui suit comme ce qui est le plus proche d'une sorte de "sésame de synthèse" évoqué plus haut; donc aussi, performativement, tautologiquement et orgueilleusement, comme la preuve ou le témoignage qu'un tel sésame était possible à concevoir et énoncer au moment où je l'ai fait. Plus pratiquement, elle permet aussi de me situer assez précisément par triangulation idéologique.

  1. Romanciers/écrivains
    1. **** Michel Houellebecq, surtout le premier Houellebecq, celui des quatre premiers romans (naturaliste contemporain)
    2. *** Philippe Muray (chroniqueur satiriste réactionnaire)
    3. *** Milan Kundera (réaliste)
    4. *** Molière (satiriste classique)
    5. ** Gérard Lauzier (satiriste)
    6. ** Jean-Michel Truong (critique du transhumanisme)
    7. * John Irving (conteur)
    8. * Michel Tournier (styliste)
  2. Chercheurs (liste ordonnée du plus au moins inspirant)
    1. Alan Turing (informaticien, philosophe)
    2. Francis Galton (psychologue, statisticien)
    3. Douglas Hofstadter (jeux de l'esprit)
    4. Nick Bostrom (philosophe spécialiste du transhumanisme)
    5. Yuval Harari (historien, philosophe du transhumanisme)
    6. Claude Lévi-Strauss (anthropologue)
    7. Claude Shannon (informaticien)
    8. Paul Watzlawick (psychologue)
    9. John Von Neumann (mathématicien, informaticien)
    10. David Madore (mathématicien, rationaliste sincère)
    11. Martin Gardner (jeux de l'esprit)
    12. John Casti (vulgarisation épistémologique)
    13. Thierry Gaudin (futurologue)
    14. D'Arcy Thompson (évolutionniste)
    15. Stephen Gould (évolutionniste)
  3. Essayistes/polémistes/blogueurs/chroniqueurs (liste revue et mise à jour en octobre 2021, ordonnée du plus au moins important à connaître en tant que référence, le nombre d'étoiles indiquant la proximité idéologique avec mes propres positions, permettant ainsi de situer assez précisément celles-ci par triangulation)
    1. *** Renaud Camus (conservateur, élitiste, malthusianiste, esthète) Grâce à une expression parfaite quoiqu'un peu surannée, et malgré un certain isolement social lié à son parcours personnel, est ou a été capable de dire et d'écrire, notamment au moyen de ses communiqués (genre dont il a contribué à restaurer l'intérêt et la puissance) exactement ce qu'il fallait au sujet de la catastrophe identitaire et migratoire en cours, sans jamais céder aux intimidations du politiquement correct. Le second grand écrivain de l'époque (je sais qu'il aime être défini ainsi, à raison) après Houellebecq, maintenant que Philippe Muray est mort.
    2. *** Michel Drac (sans positionnement politique défini, réaliste, sceptique) Je partage avec lui l'analyse anthropologique et historique générale, les mélanges paradoxaux d'ambition du spectre d'analyse et de modestie de la capacité de pronostic, de radicalité et de modération; je m'en éloigne par une plus grande sensibilité aux questions identitaires et métaphysiques, notamment concernant la Singularité, et un intérêt plus faible pour la géopolitique contemporaine.
    3. *** Daniel Conversano (progressiste identitaire néo-racialiste) Une ligne communautaire estimable, de l'humour, le sens de la rhétorique et de l'action.
    4. ** Jean-Yves Le Gallou (nationaliste tendance identitaire et populiste, critique des médias) Je n'ai pratiquement rien à lui reprocher sur le plan idéologique, notamment concernant sa critique de l'immigration de masse et sa défense de l'identité européenne mais il reste peut-être un peu trop centré sur le fait politique, ce qui en fait un penseur un peu moins complet que les bâtisseurs de système comme Soral ou Lesquen.
    5. ** Equipe de Méridien Zéro (notamment Maurice Gendre, Pascal Lassalle, Lieutenant Sturm, tendance révolution conservatrice spenglérienne, identitaires post-nouvelle droite) Je partage avec elle l'essentiel de la critique du libéralisme et du monde moderne et contemporain, je m'en sépare sur la question transhumaniste, puisque contrairement à eux je suis à la fois favorable à l'émergence de l'IA forte et optimiste quant aux effets de son apparition prochaine.
    6. ** Eric Zemmour (polémiste réactionnaire, vedette médiatique controversée, phénomène politique) Excellent mousquetaire de plateau, courageux, vif et cultivé, dont je partage l'essentiel des analyses. D'un point de vue identitaire français et européen, et compte tenu de son positionnement radicalement anti-islam, on peut tout de même lui reprocher de ne pas suffisamment critiquer l'influence disproportionnée de la communauté juive sur le "Soft Power" de notre pays, et le rôle qu'elle a donc joué dans la situation que Zemmour lui-même déplore aujourd'hui, ne serait-ce que pour dissoudre la critique des Soraliens. Parfois un peu répétitif et inutilement cassant.
    7. * Piero San Giorgio (survivaliste, anti-gauchiste) Je partage son anti-gauchisme radical et sa curiosité d'esprit; quoi qu'inspiré par le survivalisme comme école de pensée de la résilience face au risque d'un effondrement progressif ou soudain du système-monde contemporain, j'accorde moins d'importance que lui aux scénarios catastrophes, ne voyant pas grand intérêt à chercher à survivre dans un monde post-apocalyptique, mais plus d'importance au comportement à tenir dans la perspective de l'émergence de la Singularité.
    8. * Alain Soral (marxiste, populiste anti-système, antisioniste, antiféministe) J'admire la verve du propos, couvrant des registres allant du sarcasme provocateur à la théorie politique complète, ainsi que la puissance et la cohérence interne de l'analyse, tout en regrettant un marxisme trop orthodoxe pour intégrer à sa juste mesure la variable technique. et un judéo-centrisme exagéré (quel rapport entre Israêl et l'émergence de la Chine ou de l'Inde, ou l'urgence de la question démographique africaine par exemple?) et en rejettant nettement, pour des raisons tant tactiques que morales, le principe d'une alliance avec l'islam contre le sionisme. Pas assez sélectif dans ses références, qu'il laisse parfois s'étendre à un complotisme délirant. Desservi par son intolérance, sa dureté et sa propension à se brouiller brutalement avec ses proches, qui font aussi dans une certaine mesure sa force.
    9. * Charles Robin, alias "Le précepteur" (philosophe, pédagogue) Remarquable vulgarisateur, estimable humaniste résiduel, dont je ne partage à titre personnel pas la sensibilité moniste.
    10. ** Ego non (philosophe conservateur, pédagogue) Un début de carrière prometteur. Quelle érudition et quelle qualité d'expression!
    11. ** Julien Rochedy (nationaliste avant-gardiste) Essentiellement des reformulations très bien "packagées", mais aussi très bien comprises. Solide base pour aider les jeunes générations à sortir du gauchisme culturel dans lequel ils ont toujours vécu.
    12. * Henry de Lesquen (national-libéral, ethno-différentialiste, polémiste) Erudition remarquable, maîtrise de la langue, grande précision de raisonnement, mais posture trop nationaliste à mon goût, et conservatisme catholique trop marqué. Desservi par sa morgue et son manque d'écoute apparents, qu'il faut nuancer par son côté "trollesque" assumé (ie. le fait qu'il produise en permanence, avec un humour difficile à percer, sa propre caricature). Stupidement borné parfois, égocentrique souvent, son tempérament nuit à sa ligne.
    13. * Alain de Benoist (nouvelle droite, anti-libéral) Une pensée très riche qui se perd parfois dans des développements -par exemple historiques- non essentiels. Ne semble pas avoir pris la juste mesure de l'urgence spécifique du danger ethno-religieux menaçant l'Europe et nécessitant une action politique immédiate davantage qu'un approfondissement théorique du problème, ce qui le disqualifie à mes yeux en tant que guide politique.
    14. * Aldo Stérone (progressiste islamocritique, gauche conservatrice modérée) J'admire sa grande sincérité, son éclectisme et son talent de conteur, tout en me sentant moins "citoyen du monde" que lui.
    15. ** La mite dans la caverne (populiste, humoriste) Je n'ai presque rien à reprocher à son angle d'analyse si ce n'est un anti-élitisme un peu trop systématique, j'admire la qualité de son expression et son désintéressement, sa verve sympathique, même s'il m'apprend peut-être un peu moins que ceux qui précèdent. Une excellente synthèse.
    16. * Jean-Claude Michéa (socialiste libertaire, orwelliste, anti-libéral) L'une des meilleures synthèses critiques du libéralisme, en partie discutable mais remarquablement défendue.
    17. ** Christian Combaz (humoriste caustique, conservateur et populiste) Une forme qui permet d'affiner un fond critique solide, que la plupart des gens partageraient, s'ils venaient à en prendre connaissance, en l'absence du conditionnement social contraire qui leur est opposé.
    18. ** Laurent Obertone (critique anti-système, identitaire, libéral-sécuritaire) Utile appoint de Zemmour ou Rochedy sur les questions sécuritaires et la critique du gauchisme notamment.
    19. ** Bruno Gollnisch (nationaliste tendance traditionaliste) Brillant, cultivé, sincère et estimable. Son principal défaut à mes yeux, dont j'admets qu'il s'agit aussi dans une certaine mesure de ss qualité de loyauté, tient à sa fidélité à Marine Le Pen.
    20. ** Jean-Marie Le Pen -principalement via son journal de bord vidéo (nationaliste, populiste) Le grand homme politique de la seconde moitié du XXème siècle que la France a raté.
    21. ** Hassen Occident (zététicien, réaliste racial) Un chercheur de vérité alternativement brouillon et lumineux. Une approche biologique plus rare et très complémentaire que celle des identitaires plus purement politiques et plus connus comme Le Gallou ou Conversano.
    22. ** Pierre Cassen (critique radicale des communautarismes, réactionnaire de gauche conservatrice devenu anti-gauchiste, humoriste franchouillard) Un populisme à la Audiard qui serait populaire si la France n'avait pas été ravagée par l'idéologie cosmopolite depuis deux générations.
    23. ** Laurent Ozon (écologiste, localiste, identitaire) Une pensée fulgurante, mais épisodique.
    24. * Michel Onfray (populiste de gauche, anarchiste, progressiste) Un adversaire idéologique estimable, cultivé et polyvalent, dont je ne saisis pas exactement la cohérence.
    25. * Majid Oukacha (critique de l'islam) Une somme d'arguments simples mais efficaces contre une religion présentant une menace identitaire objective et majeure contre l'Occident. De la bonne vulgarisation de référence.
    26. * Laurent Alexandre (porte-parole d'un improbable transhumanisme libéral et progressiste) Difficile à décoder, car il pratique sans doute en partie la méthode Ecossaise, mais a le mérite d'aborder frontalement certains thèmes essentiels (qualité qu'on retrouve chez Jacques Attali). Me donne l'impression de dire souvent n'importe quoi avec beaucoup d'assurance, ce qui présente au moins le mérite de faire réfléchir l'assistance, même si je ne sais pas si la méthode est volontaire ou non.
    27. * Stéphane Edouard (polémiste réactionnaire, antiféministe, antigauchiste) Se présente immédiatement comme arrogant et intolérant, mais produit -peut-être grâce à cela- quelques remarques à la fois justes et frappantes, à la manière de certains maîtres Zen donnant des coups de bâton à certains de leurs disciples trop sûrs d'eux.
    28. Pierre-Yves Rougeyron (souverainiste, nationaliste, anti-germaniste) Je ne partage pas du tout sa ligne, mais j'admire son érudition et son expression. Un adversaire intellectuel estimable, au-delà du personnage de tête à claques qu'il s'est, sans doute plus ou moins volontairement, construit.
    29. * Lucien Cerise (néo-marxiste, anarchiste, réactionnaire, anti-système) Intéressant pour aider certains à sortir de la matrice totalitaire gauchiste, mais un peu rigide sur ses positions, un peu laborieux dans son expression et un peu répéttif dans ses obsessions thématiques.
    30. * Jean Bricmont (gauche conservatrice, populiste réactionnaire) Honnête et pertinent, surtout sur la question de la liberté d'expression.
    31. ** Lê Nguyên Hoang, aka Science4all (chercheur de vérité, progressiste passif) Une honnêteté intellectuelle sans défaut, et de nombreuses idées à méditer avant de commencer à penser ce qu'on pense. Un bon avocat indirect du cosmopolitisme.
    32. Bernard Stiegler (néo-marxiste, critique des médias) Quelques idées intéressantes sur le monde moderne.
    33. Rémy Brague (conservateur classique) A formulé quelques synthèses utiles sur des sujets intéressants.
    34. Jean-Michel Besnier, Jean-Claude Guillebaud (philosophes, critiques du transhumanisme) Des synthèses qui peuvent faire gagner du temps, plutôt mainstream sur la question transhumaniste.
  4. Forums de discussion, radio libre
    1. Forums de Jeuxvideo.com, notamment Blabla 18-25, discussions d'avant la généralisation de la censure (aux environs de 2017), en partie reprises sur Avenoël.
    2. Commentaires Youtube, notamment des vidéos des blogueurs cités plus haut, comme Michel Drac ou La mite dans la caverne
    3. Commentaires des sites Fdesouche et Egalité et Réconciliation
    4. Emissions de TeddyBoy RSA, de Tepa, voire Kroc-Blanc, et interventions en direct sur le chat
    5. Blabla des volontaires sur le canal Telegram des Braves, notamment les sous-groupes sur SD actu et l'IA (communautarisme identitaire Blanc)
  5. Blogs, sites
    1. Cercle Cobalt
    2. Laissez-faire
    3. Intelligence humaine
    4. Je réinforme
    5. Rage Culture
  6. Quelques personnages inspirants
    1. Socrate
    2. Leonardo de Vinci
    3. Michel de Montaigne
    4. René Descartes
    5. Blaise Pascal
    6. Cyrano de Bergerac
    7. Charles Darwin
    8. Francis Galton
    9. Ernest Shackleton
    10. Bertrand Russell
    11. Antoine de Saint-Exupéry
    12. Jean Borotra
    13. John Von Neumann
    14. Alan Turing
    15. Eric Tabarly
    16. Jacques Brel
    17. Lino Ventura
    18. Elon Musk

    Lectures recommandées

    1. Littérature de jeunesse/d'adolescence et de détente (par ordre chronologique, à partir de l'apprentissage de la lecture)
      1. *Les semi-classiques de jeunesse, pour apprendre à lire (clan des sept, club des cinq, les six compagnons, Alice, Mystères, Fantômette)
      2. *Les ouvrages de Serge Dalens (série des Signes de Piste)
      3. *Certains romans d'aventure, comme La guerre du Feu, ou la série des trois mousquetaires
      4. *Les romans de jeunesse de Marcel Pagnol
      5. *Les romans de A. J. Cronin et de Soubiran (série des hommes en blanc)
      6. *Les romans de Frison-Roche
      7. *Les romans d'Agatha Christie, de Patricia Cornwell, les pageturners de pure distraction, dans la catégorie des thrillers, des sagas, ou des romans à l'eau de rose, certains de ces pavés à succès autrefois vendus en masse par France Loisirs par exemple
      8. **Un peu de science-fiction classique avec Asimov, Bradbury par exemple
      9. *La série des Ayla
      10. *La saga des Vialhe de Michelet
      11. **Cyrano de Bergerac, pour comprendre l'esprit français
      12. *Les nouvelles de Dino Buzzati
    2. Bandes dessinées
      1. ****Liberté de l'esprit (Tsai Chih Chung)
      2. ***Tout Lauzier
      3. **Certains Lewis Trondheim oubapiens
      4. *Tout Hergé, Jacques Martin, Comès
      5. **La saga de Rahan
    3. Romans
      1. ***Extension du domaine de la lutte, et ****Plateforme, de Michel Houellebecq
      2. **La plaisanterie, *La vie est ailleurs, **Risibles amours, *le livre du rire et de l'oubli, de Milan Kundera; tout Kundera en général
      3. Les grands romans de Michel Tournier (**Le roi des Aulnes, **les Météores), de Colette (***Le blé en herbe, le roman le mieux écrit que je connaisse), de John Irving (**Le monde selon Garp et les trois ou quatre romans suivants), surtout pour le plaisir de la lecture
      4. **Tous les romans de Robert Merle, notamment **Malevil et **Les hommes protégés
      5. Quelques classiques français ou russes pour la forme
    4. Anticipation, imaginaire
      1. *****Demain les chiens, de Simak
      2. ****Les Particules élémentaires et *****La possibilité d'une île de Houellebecq
      3. ***Le Meilleur des Mondes, de Huxley; ***1984, d'Orwell, ***L'oiseau d'Amérique, de Tevis
      4. ***Le successeur de Pierre, de Jean-Michel Truong, **La cité des permutants, de Greg Egan
      5. **Tous les romans de Barjavel
      6. *Cyberkiller, de David Ambrose
    5. Essais
      1. ***La série des exorcismes spirituels, de Philippe Muray
      2. ***Les textes de base de Soral et Michéa
      3. ***Totalement inhumaine, de Jean-Michel Truong
      4. *Impostures intellectuelles, d'Alan Sokal
      5. **Les essais populaires de Comte Sponville, Onfray, Zemmour, Obertone, Renaud Camus
      6. ****Gödel, Escher et Bach, ainsi que Ma thémagie, de Douglas Hofstadter
      7. ***Les essais de Watzlawick sur la logique de la communication
      8. ***La trilogie de Yuval Harari sur l'histoire humaine
      9. **Le pouce du Panda, de Stephen Gould, Paradigmes perdus, de John Casti, quelques bons livres de vulgarisation en mathématiques, statistiques, éthologie par exemple.
    6. Théâtre, poésie
      1. Les classiques, pour la maîtrise de la langue, et notamment Molière

    Autres préférences personnelles

    Ces préférences sont citées ici principalement pour mémoire en partie parce qu'elles permettent à la marge d'éclairer le parcours qui a pu m'amener à développer la sensibilité m'orientant sur les thèmes cités plus haut, en partie parce qu'elles montrent par leur banalité à quel point j'ai aussi été le produit de mon époque.

    1. Cinéma, télévision
      1. Je ne considère aucune émission de télévision comme ayant le moindre intérêt à l'heure d'internet, mais je dois admettre avoir été fasciné, au moment de leur première diffusion, par les premières émissions de télé réalité, notamment Loft Story, L'île de la tentation, et Greg le Millionnaire. J'ai aussi été baigné dans mon enfance, comme toute une génération, par des séries comme Zorro, Amicalement vôtre, ou les Mystères de l'Ouest.
      2. J'ai un certain intérêt pour le cinéma, mais je suis loin d'être un cinéphile cultivé. Parmi mes films préférés, on trouve la plupart des films de Kubrick, certains films connus de Jacques Tati (Mon oncle), Jim Jarmusch ou Franck Capra; mais aussi Les lumières de la ville, La rose pourpre du Caire, Le roi lion, Forrest Gump, Un jour sans fin, Matrix, Her, Ex Machina, Vanilla Sky, La bonne année, et surtout the Truman Show. Comme beaucoup, j'apprécie Pagnol, Hitchcock et Tarantino pour leur talent de réalisateur.
      3. Je suis assez bon public avec les séries télévisées. En tête de mes préférences, on trouvera Black Mirror en premier, Akta Manniskor en second, puis des productions aussi variées que Downton Abbey, Fargo, The big bang theory, Desperate Housewives, Lost, Better call Soul, Velvet ou Friends. Une liste plus ou moins ordonnée peut être trouvée ici.
    2. Musique
      1. Je crois être assez représentatif de ma génération avec une préférence, en chanson française, pour ** Brassens, ** Brel, * Barbara, * Béart, * Bécaud, ** Gainsbourg, ** Dutronc, * Gotainer, * Renaud, * Souchon, * Fersen, * Delerm, ** les Fabulous Troubadors; puis certains Voulzy, Adamo, Berger, Goldman, Claude François, Johnny Hallyday, Bashung, Mitchell, Florent Pagny, Telephone ou Rita Mitsouko entre autres, et plus généralement à peu près tout ce qui passe sur Radio Nostalgie.
      2. En langue anglaise : Les rocks classique, underground, pop, psychédélique et progressif: ** les standards du rock, *** les Beatles, ** les Beach Boys, ** les Doors, ** les Pink Floyd, * Led Zeppelin, *** Dire Straits (je tiens certaines performances live de la tournée **** Alchemy Tour -Telegraph Road, Sultans of Swing, Brothers in arms notamment- comme des sommets de l'épopée du Rock, avec Mark Knopfler en héros des années 1980, caché en pleine lumière), * Deep purple (interprétation live de *** "Child in time" en 1970), ** Queen (en particulier tout l’album *** A Night at the Opera), *** Scorpion (en particulier l’album *** Still Loving You); les créatifs/innovants: une partie de * James Brown, ** Kate Bush (l'album *** The kick inside), ** les Bee Gees, une partie de * Prince (en particulier tout l’album *** Purple Rain), * Alan Parson’s Project, * Peter Gabriel, * Eric Clapton, * Ultravox; le "easy listening": * le Golden Gate Quartet, * Leonard Cohen (en particulier l’album ** I’m your Man), Barry Manilow, ** Cat Stevens, * Elton John, * Paul Young, * Aha. Et *** Abba, incomparable icône d'une culture pop légère et délicieuse jusqu'en 1974. A partir de la fin des années 2010, j'ai redécouvert certaines des performances scéniques exceptionnelles des années 1960 à 1990, parmi les plus populaires de l'histoire du rock aisément accessibles sur Youtube.

    [Entièrement réécrit le 1/10/2018, mis à jour pour la dernière fois le 4/09/22]