Positions et programme

Le coassement des grenouilles n'empêche pas l'éléphant de boire.

L'objectif de ce chapitre est de dresser l'inventaire de mes positions personnelles et de les relier à ce qui constituerait à mes yeux une plateforme programmatique souhaitable en matière philosophique et politique. Il recense un certain nombre de réflexions plus subjectives que celles figurant au sommaire principal du site, et sont à ce titre potentiellement plus contestables. Je ne les publie ici ni par provocation gratuite, ni pour engager la polémique, ni même parce que je les tiendrais pour très importantes au fond, mais plutôt par honnêteté intellectuelle et souci de cohérence, et j'invite le lecteur à se placer également, autant que possible, sur le plan des idées et de la raison au moment d'en prendre connaissance.

Ce chapitre constitue aussi, sur un tout autre plan, un souvenir, un(e) mémoire ou une preuve qu'un tel développement, pour particulier qu'il soit, était au moins possible au moment où il a été écrit. En ce sens, il s'apparente aussi à un témoignage, et s'adresse autant ou davantage au lecteur d'un futur plus ou moins lointain qu'au contemporain de passage.

Pour résumer mes positionnements philosophique, religieux et politique actuels (définissant le fameux "point d'où on parle" cher aux relativistes), je me situerais précisément :

- Sur le plan philosophique et moral, comme un stoïcien, nettement plus préoccupé de Salut personnel et de compréhension intime de la vérité que de succès mondains ou temporels. Par exemple, je veux être capable, face à une question donnée (« lors d’un jet de dés, faut-il miser, à parité de gains, sur A=« 1 ou 2 », ou sur B=« 3, 4, 5 ou 6 » ?), de trouver et d'exprimer la bonne réponse de principe (B), en utilisant la raison et le principe de la preuve (ici les lois de probabilités, fondées sur une arithmétique quasi-universelle), et en la justifiant par une démonstration efficace (p(A)==1/3; p(B)=2/3; p(B)>p(A)) permettant à la fois d'assurer la réponse et de la communiquer efficacement à des tiers afin d'être en mesure, le cas échéant, de justifier socialement mes choix et d'engager d'autres personnes à en venir à les partager (je ne suis pas un pédagogue hard, encore moins un prosélyte dogmatique, mais je crois que la vie en société suppose un minimum d'explications, le principe du Never Explain, Never Complain recommandable en de nombreuses circonstances connaissant certaines limites réelles, quoique relevant en dernière instance d'une forme ultime d'arbitraire). Je veux également me donner les moyens de mettre en oeuvre, plutôt à petite échelle par principe de précaution, les choix pratiques découlant de cette compréhension ; peu importe alors que ces choix soient en harmonie avec la pensée dominante (je parie sur "B" alors que la majorité préfère "A" par bêtise ou conformisme), peu importe que les circonstances contingentes de la vie me donnent raison ou tort (je parie sur "B" et le "1" tombe), ce qui m’importe est que mes actions aient été justes d’un point de vue théorique, car alors, si la théorie des multivers est vérifiée, et selon mon interprétation de cette théorie, dans la plupart des autres branes jaillissant à chaque instant de l'univers des possibles, le principe d'identité qui me constitue poursuit une existence réussie, même si je n'y ai pas accès du point de vue particulier qui est le mien dans cette existence-ci. N’étant pas particulièrement porté sur la jouissance matérielle, mon plan d’analyse n’est pas tant celui de l’efficacité technique et du succès effectif de mes choix ici-bas (perspective Leibnizienne réaliste/utilitariste, cohérente avec l'idée selon laquelle le monde est unique et nécessaire, que la fin justifie les moyens), que je ne cherche à comprendre et optimiser que pour rester raisonnablement intégré à la vie sociale de mon époque, que celui de la logique et de la morale au plus haut niveau de généralité (perspective symbolique/idéaliste et même au fond héroïque, cohérente avec l'idée de hasard, de liberté, et d'un jugement dernier hiérarchisant les différents mondes en fonction des trajectoires parcourues). Ce qui, dans une telle disposition d’esprit, m’empêche de verser dans un individualisme radical, est l’acceptation d’une sorte d'axiome d’égalité originelle entre moi et mes semblables, impliquant directement une éthique de réciprocité, acceptation conséquente du moment post-solipsiste ayant constitué le moment inaugural de mon entrée dans la vie réelle à l’adolescence (dépassement du point-là).

On pourrait théoriquement me demander ce qu’il adviendrait si je devais choisir entre intelligence et bonté (ou entre logos et pathos). Autant que possible, je récuserais un tel choix. De mon point de vue, l’intelligence (dans toutes ses dimensions) est une condition nécessaire et suffisante de la bonté, donc tout individu mauvais est fondamentalement sot, quelle que soit l’ingéniosité instrumentale dont il peut faire preuve dans la vie sociale et pratique. Par ailleurs tout individu sot et bon a de bonnes chances d’être bon pour de mauvaises raisons (conformisme social, faiblesse, désir narcissique de plaire), ce qui n’est pas nécessairement une raison pour le punir (la bétise n'est pas volontaire, même si la fainéantise intellectuelle, elle, peut l'être), mais par contre un bon motif pour considérer avec prudence son niveau de mérite.

- Sur le plan métaphysique, comme un déiste athée, qui ne cherche guère à définir Dieu face à l'inanité de la tâche, relativement respectueux des positions agnostiques et panthéistes, un peu moins de celles du polythéisme, puis du théisme, et très hostile à tous les dogmatismes religieux, en particulier lorsqu’ils sont monothéistes et prosélytes (ce qui fait entre autres de moi, dans les circonstances actuelles, un adversaire résolu de l’islam politique, c’est-à-dire d'une certaine manière de l’islam en général, puisque l'islam -en tant que code de vie et liste détaillée de prescriptions terrestres- est très politique par nature). S’il faut faire une place dans la vie aux rites religieux, il me semble que ceux-ci doivent être orientés vers la célébration de la vie, de la nature, de la beauté, du Mystère en tant que tel, en recourant à des formes aussi traditionnelles que possible par respect des ancêtres, mais avant tout inspirées par la recherche de la plus grande harmonie sensorielle possible. Une telle combinaison est malheureusement devenue contradictoire dans un Occident dominé depuis près de deux millénaires par la tradition chrétienne, ce qui rend le respect de la tradition incompatible avec le rejet du dogmatisme, au contraire de ce qu’on aurait pu imaginer avec un paganisme archaïque (gaulois, celte, scandinave), voire avec un polythéisme évolutif et imagé (romain, grec) désormais disparus. A choisir entre les deux, je préconise sans hésitation de renier la tradition pour conserver la liberté d’un rejet intégral du dogmatisme, qui me paraît d'un degré d'importance morale nettement supérieur.

- Sur le plan anthropologique, comme un ethno-différentialiste conscient du paradoxe universaliste issu de la civilisation Européenne dont je suis un produit (ce que je nomme le "paradoxe universaliste", c'est que la culture particulière de l'Europe se construit en bonne partie sur la notion d'universalité, ce qui contredit le fait qu'elle puisse être considérée comme une culture comme une autre). Si je préfère par principe la diversité à l'homogénéité, j'observe aussi l'impossibilité pour les cultures anciennes de subsister, autrement que muséifiées, dans un monde moderne globalisé et technique largement inventé et inspiré par un Occident lui-même engagé sur la voie d'un consumérisme destructeur, notamment concernant les domaines du divertissement et de l'information. Mon expérience des voyages, en particulier, m'a convaincu qu'il n'y a rien à espérer pour l'avenir des pratiques culturelles périphériques, sauf à ce que le système tout entier trouve un intérêt à une forme de rétrogradation de l'humanité vers un statut proche de celui de l'animal domestique, voire du bétail. Les langues, styles artistiques et systèmes de croyance plus ou moins exotiques pourront sans doute persister un certain temps, en partie au titre du folklore, mais les systèmes de valeur de fond devraient converger tendanciellement, tant et si bien qu'à long terme, ce sont plutôt les critères biologiques qui pourraient devenir les principales sources de diversité humaine. Dans cette hypothèse, il faudra peut-être en revenir à des principes aussi inimaginables aujourd'hui pour la pensée dominante que ceux de la conscience raciale ou la préférence raciale pour que demeure la possibilité à terme d'une préservation de la diversité humaine.

- Sur le plan politique, comme un identitaire européen modéré (sur la ligne archéofuturiste de Guillaume Faye), favorable à la libre entreprise et la division du travail, plaçant les questions économiques au second plan derrière les questions biologiques, éducatives, culturelles et sociales (c'est-à-dire au fond ethno-anthropologiques ou civilisationnelles), rejetant franchement le cosmopolitisme et le gauchisme culturel dominants, et m’opposant secondairement à toute forme d’impérialisme, en particulier ceux de la francophonie, de l'American way of life, ou de l'Islam. Je donne à la notion de modération un sens particulier, très différent de son acception usuelle contemporaine, qui semble faire commencer l’espace de l’ « extrême », à droite, à partir de la droite de l’actuel parti Les Républicains. De mon point de vue, la modération se situe plutôt [en France en 2020] entre Debout la France et le Parti de la France. Je classe par exemple Jean-Marie le Pen dans cette catégorie, et Marine Le Pen à gauche de cette catégorie (dans celle de ceux qui se sont largement soumis à la doxa dite "républicaine", au moins en apparence). Je partage l’essentiel de la critique politique et métapolitique d’Alain Soral tout en rejetant le principe tactique d’une alliance avec les musulmans pour lutter contre le sionisme. Je partage la critique que fait De Villiers de l’islam sans pour autant considérer qu’il faille retourner au catholicisme pour sauver la France ou l’Europe d’Eurabia. Je partage avec Asselineau le rejet de la technocratie Bruxelloise sans pour autant renoncer au projet d’une Europe civilisationnelle ou sombrer dans un souverainisme étroit. Je partage avec Conversano/Les Braves le projet d'une défense de l'identité ethno-culturelle Européenne, sans pour autant laisser ma colère contre les gauchistes me faire perdre le sens de la modération. Je rejoins la ligne identitaire de Feltin-Tracol en imaginant l’identité comme une série d’emboîtements organiques (famille, village, région, nation, civilisation), en admettant éventuellement la prééminence politique de l'échelon national (dont la pertinence est historiquement attestée, au moins depuis de début de l'époque moderne, par le succès des Etats westphaliens) mais sans l'opposer aux autres, en rejettant toute forme d'universalisme abstrait (ou plus exactement en acceptant seulement celui-ci comme le dernier étage identitaire de l’homme avant le saut singulariste : je proposerais pour ma part: famille, village, région, nation, civilisation, humanité, intelligence), en incluant la dimension culturelle à tous les niveaux, et la dimension biologique seulement au niveau civilisationnel. Ma ligne serait en fait assez proche de celle de « Terre et Peuple », mais avec moins d’hostilité envers les autres courants souverainistes, conservateurs ou identitaires (par principe de modération); proche également de celle de la radio Méridien Zéro, inspirée par la Révolution conservatrice Allemande. J’ajoute que ce positionnement (faussement perçu comme d’extrême-droite vu d’un extérieur largement dominé par l’idéologie cosmopolite) pourrait instantanément donner le sentiment de s’inverser en cas de singularité technologique, puisqu’alors, et dans l'hypothèse où cette IA nous en laisserait le choix, je ne serais nullement hostile à une délégation du pouvoir des hommes à l'IA forte, ce qui semble contredire toute forme d'attachement à la tradition culturelle humaniste de l'Europe. Le paradoxe n’est cependant qu’apparent dans le sens où la véritable position que je défendrais, en cette hypothèse, est celle d’un libre choix de chaque individu entre les deux mondes (à la manière de celui de Demain les chiens) : celui de la tradition, pour lequel il s’agirait de plaider respectueusement et modestement auprès du Successeur pour l’allocation des ressources nécessaires à la survie (mais non nécessairement à un confort bourgeois éloignant des valeurs héroïques) de groupes humains à définir ; ou celui de la mutation, rendu possible par des changements techniques exponentiels échappant à tout contrôle et peut-être à tout entendement humains (le cas intermédiaire d'une sorte de fusion, imaginé par les extropiens, restant une hypothèse estimable à laquelle je répugne cependant à me rendre). Il me semble qu’alors, à titre personnel, je choisirais le monde de la tradition, pour y terminer ma vie carbonée paisiblement en acceptant ma finitude dans un environnement inspiré par l'humanisme classique, tout en espérant que dans celui de la mutation, du fait de son extrême sophistication, il restera une place voire un rôle pour la conservation de mon histoire, celle de ma configuration mentale et de ses composantes. Je n’ai pourtant guère envie de poursuivre exagérément mon parcours dans cette brane, la situation aurait peut-être été différente si j’avais eu la vie de famille dont je rêvais vaguement enfant, celle d’un patriarche dans un monde dont je comprenne le sens ; une telle vie ne m’a pas été donnée.

De là découlent un certain positions plus personnelles sur des sujets d’opinion. La meilleure façon d'en prendre connaissance est de se référer aux textes et vidéos des auteurs que je considère comme mes références. C'est plus rapide, ils s'expriment en général nettement mieux que moi et en vertu du principe de parcimonie il n'y a aucune raison que je m'évertue à répéter, en moins bien, ce qu'ils ont déjà parfaitement dit ou écrit. Je vais toutefois préciser ici certains points à des fins de clarification éventuelle. Je rappelle que je m’exprime ici en toute franchise, sans aucune censure du politiquement correct ni volonté de convaincre, simplement pour permettre de définir synthétiquement de l'extérieur le point de vue à partir duquel je réfléchis. Je souligne aussi qu'aussi inconvenantes que puissent sembler certaines des remarques qui suivent, surtout d'un point de vue de gauche, toutes procèdent à mes yeux d'une origine profondément morale. Je me considère d'ailleurs avant tout, à tort ou à raison, comme un moraliste -bon ou mauvais, original ou non, ce peut être à chacun d'en juger- mais en tout état de cause au moins d'un aspirant moraliste, même maladroit, ayant mis la plus grande partie de son énergie au service de la recherche d'une conciliation entre la vérité et le bien commun.

Economie : la problématique majeure de l’économie me semble relever du degré de solidarité centralisée obligatoire et d’intervention des pouvoirs publics dans la société, classiquement mesuré par le niveau des prélèvements obligatoires. De mon point de vue, il faudrait à ce propos principalement : 1) rendre le périmètre des solidarités plus variable, donc en particulier, sans cesser la coopération internationale ponctuelle, appliquer aussi en de nombreux cas la préférence nationale voire régionale ou identitaire (avec par exemple un choix de caisses de cotisation plus ou moins concurrentes) pour les prélèvements et les prestations sociales; anticipant la fin du travail dans les zones les plus économiquement développées, instaurer progressivement au sein de ces caisses un revenu minimum sous forme d’avantages en nature (logement minimal, soins minimaux, tickets repas) permettant de vivre pauvrement mais non misérablement, sans aucune activité de loisir payante, et laisser fonctionner, au-delà, les règles du marché et de la solidarité privée; 2) recentrer les pouvoirs publics sur leurs fonctions régaliennes (incluant certaines activités économiques considérées comme stratégiques ou relevant de monopoles naturels), et les dégager entièrement des fonctions de communication et de culture, celles-ci devant simplement émaner des pratiques et activités de la population elle-même. Le taux de prélèvements obligatoires idéal me semble se situer autour de 30%, ce qui me classe parmi les libéraux (sur la ligne claire de Frédéric Bastiat); 3) maintenir des règles (fiscales et juridiques, notamment du point de vue de la protection intellectuelle) permettant une concurrence saine entre entreprises privées, conformément aux règles du libre-échange, pour limiter l’apparition de situations de quasi-monopoles privés de fait ou de privilèges. Un certain nombre de créations intellectuelles, relevant principalement du domaine des idées, ne devraient pouvoir faire l'object d'une protection juridique en limitant l'exploitation commerciale que pendant un délai relativement bref. Je suis favorable à l'encouragement d'une pratique du copyleft en lieu et place de celle du copyright.

Droit/Justice : je suis favorable à une liberté d'expression totale, donc à l'abolition de toute notion de délit d'opinion, de blasphème ou même d'injure publique (ainsi, a fortiori, que de supposés "discours de haine", à l'exception des menaces précises). La politesse, le respect et la décence dans l'expression doivent rester du domaine de la convention sociale et non du Droit; et la recherche de la vérité le fruit de la science, de l'exercice individuel de la raison critique, du libre échange/débat, et du respect intellectuel résultant de la confrontation des idées avec des tiers. En revanche, concernant le domaine des actes délictueux et criminels, et ceci relativement indépendamment des intentions alléguées (toujours susceptibles d'interprétations douteuses, et incitant à la dérive émotionnelle et victimaire), je suis favorable à une politique carcérale très dure : peines de prison effectives et sans confort ; travaux forcés des prisonniers pour construire d’autres prisons, dans certains cas en contrepartie de réductions de peines précises. Je suis favorable à la peine de mort dans un nombre assez élevé de situations, notamment de récidive. Je sais qu’il faut accepter le principe regrettable d’un certain nombre d’erreurs judiciaires au nom du principe supérieur d’une justice forte et crédible, et je l’accepte effectivement, y compris bien sûr, sinon cela n'aurait pas de sens, s'il venait à s'appliquer contre moi ou mes proches. Je suis hostile à toute politique de discrimination positive et de quotas, à mon avis contre-productive car condamnant les minorités visibles, suprême humiliation, à la poursuite d'une forme de complaisance soumise vis-à-vis des autorités, et à la suspicion d’un succès illégitime de la part de tous. Mon idéal est précisément celui de l’attribution à tous les membres d’une communauté suffisamment homogène d’une relative égalité de moyens, et de l’acceptation effective d’une différence de résultats entre eux, en faisant tout pour que ces différences soient reliées à la notion de mérite plutôt qu'au hasard, au conformisme, au népotisme, ou aux privilèges de départ.

Moeurs : je suis favorable au droit à l’avortement jusqu'à environ la moitié de la grossesse (je ne sacralise pas le foetus); assez favorable à la dissociation entre activité sexuelle et reproduction (donc par exemple favorable à une libéralisation de la prostitution ou de la pornographie, sous condition de la protection de l'enfance et d'un renforcement des sanctions contre les actes violents) ; neutre sur la question du mariage et de l’adoption homosexuels mais aussi polygames (quoique hostile à leur revendication communautaire ou à leur promotion médiatique) ; dans l'ensemble, je pense qu’il faudrait réformer le droit de la succession/réversion en permettant à chacun de rendre n’importe qui bénéficiaire de son héritage dans les mêmes conditions de taxation (très faibles, et peut-être même nulles selon le principe libertarien sacré du respect du droit de propriété), et qu’il faudrait éviter de systématiquement imaginer la base du foyer comme constitué d’un couple (qu'il soit hétéro ou homosexuel) : les parents isolés comme les communautés me semblent dans certains cas pouvoir remplir un rôle d’éducateur acceptable. Je suis en revanche opposé au droit au divorce, en particulier non consensuel, tant qu’il existe au sein du foyer concerné des enfants communs en bas âge, sauf dans le cas de risques avérés de dégradation des conditions de vie de ceux-ci (en somme, on peut faire naître et éduquer des enfants dans de nombreuses configurations de départ, mais il faut éviter de changer ces configurations en cours de route, en particulier pour des motifs relevant du sentimentalisme ou du développement personnel). Je suis également favorable au clonage lorsque celui-ci sera possible, sous réserve, comme pour l’ensemble de la natalité, d’un strict encadrement par une politique de planning familial visant à responsabiliser les géniteurs et à décourager vigoureusement la natalité involontaire, parasitaire ou de loisir. Quelle que soit la forme matrimoniale retenue, les géniteurs doivent s’engager à sacrifier une partie substantielle de leur confort, voire de leur vie, à leur droit à produire une descendance ; il ne doit exister aucun droit à l’enfant sans contrepartie ou ignorant l'immense responsabilité engagée à cette occasion, et en particulier aucun droit reposant sur des considérations affectives ("j’ai tellement envie d’un enfant, c’est trop mignon…" ou "puisque nous nous aimons, faisons un enfant qui sera la preuve de notre amour"...) ou utilitaires ("cet enfant nous donnera droit à des allocations quand il sera jeune et paiera nos retraites quand nous serons vieux, c'est une bonne affaire").

Religion : partisan d’une totale liberté d’expression, je ne suis évidemment pas favorable à une interdiction de prophétie, de prédication ou a fortiori de prière ou de croyance (qui n’aurait de toute manière pas de sens), tant que celles-ci n'ont aucune incidence sur la vie publique. Sans y être positivement favorable, je pense qu’il faut laisser les gens, en particulier les plus sots ou les plus paresseux, croire à des fantaisies irréfutables, comme par exemple la théière de Russell. En revanche, la liberté de critiquer toutes les religions doit, elle aussi, être totale, et aucun argument relevant des notions de blasphème ou de respect ne saurait être invoqué pour limiter cette critique. Aucun respect n’est dû par principe à aucune idée, aucun symbole, aucune tradition ou aucun texte au motif qu'ils seraient sacrés (même si bien sûr la politesse et le respect des normes sociales sont, eux, recommandables). Même la logique et la science n’ont pas à être respectées par principe : si elles doivent s’imposer, c’est par leur force propre, et non en vertu d’une autorité extérieure.

Education : il me semble que l’école devrait à la fois être rendue plus libre de ses méthodes et nettement plus exigeante dans ses objectifs. Je recommande le recours intensif à la lecture et aux cours en ligne, dans lesquels il faudrait massivement investir l’argent qu’on retirerait au surencadrement des élèves turbulents, qu’on isolerait progressivement dans une série d’établissements spécialisés de plus en plus sévères pour des périodes limitées, dont il serait possible de ressortir en contrepartie d'efforts raisonnables mais attestés (en somme, c'est simple: il faut faire de l'anti-Foucault, revenir à la juste sévérité classique). Il faudrait insister sur l'excellence de la maîtrise de la langue natale, à l'oral comme à l'écrit, la maîtrise fonctionnelle d’au moins une langue étrangère, une solide base de mathématiques et de statistiques, l’introduction à la démarche critique et scientifique, la présentation de quelques concepts de sciences de l'homme (philosophie, anthropologie, politique, psychologie cognitive), un peu d'éducation physique, et laisser en option les connaissances appliquées détaillées en géographie, histoire, littérature, biologie, sciences humaines, musique, dessin, etc. Dans ces conditions, on pourrait envisager de terminer vers 16/18 ans les études secondaires (avec un niveau correspondant en moyenne à celui d’une licence actuelle) tout en réservant la moitié du temps de vie entre 6 et 20 ans à des activités contingentes (sports, musique) ayant vocation à donner le goût de la compétition et de l’excellence. Tout cela après avoir renoncé à l’immigration de peuplement et opté pour un planning familial tendant à un déclin démographique progressif permettant le maintien d’un important budget par enfant dans un contexte de baisse des prélèvements obligatoires.

Technologie : il me semble fondé d’investir massivement dans la recherche sur l’intelligence artificielle et les supports d’information d’abord, puis l’énergie (probablement principalement solaire et nucléaire), la construction de biosphères artificielles autonomes, et l’exploration spatiale. On pourrait financer une partie de cet investissement en baissant nettement les services au quatrième âge (en particulier par l’encouragement à l’euthanasie) et la baisse considérable de prestations sociales de complaisance (soutien aux « associations de quartier », politique de la ville, allocations familiales dysgénigènes). Cette option archéo-futuriste, d'essence typiquement européenne, doit être couplée d'une part à un sens des responsabilités écologique et à la prévention de tout néo-colonialisme (il convient de trouver le point d'équilibre entre ethno-différentialisme, commerce et assistance raisonnée pour éviter le double écueil de l'affrontement tribal et de l'ethnomasochisme complexé), d'autre part à une réflexion futurologique sur l'organisation à viser en cas d'avènement de la Singularité Technologique.

Politique familiale : Je ne suis pas hostile à des politiques eugénistes d’intensité moyenne, dont je crois qu’il faudrait décider collectivement, que ce soit démocratiquement ou technocratiquement, des modalités particulières. Ces politiques familiales eugénistes (ou à tout le moins anti-dysgénistes) pourraient prendre la forme d’allocations familiales négatives, visant en particulier à proposer aux moins doués une vie relativement plaisante en contrepartie d’une descendance moins nombreuse (position de William Shockley). Les populations ou individus qui, de leur propre volonté, choisiraient de se soustraire à ces règles devraient être autorisés à le faire, à condition de ne pas porter préjudice aux ressources des autres (donc éventuellement restreints à un espace géographique distinct, doté de ressources initiales équivalentes à celles des autres, mais tendant ensuite vers un appauvrissement inévitable et désincitatif). D’une manière plus originale, je suis favorable à la conservation de l’ADN, et plus encore des histoires de vie, de tous, dans l’attente d’un moment peut-être pas si lointain où toute cette information (biologique ou non) pourra être ré-exprimée, développée et en partie combinée à d’autres dans un espace aux ressources suffisantes. Une telle conservation permet de garantir à chacun une forme d’immortalité, une quasi-filiation, bien moins menaçante pour la survie de l’espèce qu’une croissance démographique immédiate et incontrôlée et reposant sur des choix individuels plus souvent dictés par des stratégies de reproduction inconscientes d'autant plus avantageuses au plan individuel qu'elles sont désavantageuses au niveau du groupe.

Démographie, immigration : ethno-différentialiste inspiré par Lévi-Strauss et défenseur de la culture européenne sur la ligne de l'Institut Iliade, notamment en matière de science et de littérature, je considère, pour reprendre les termes de Jean-Yves Le Gallou, que l’immigration de ces quarante dernières années en Europe a toutes les caractéristiques d’une catastrophe, et j’en tiens pour collectivement responsables, avant les immigrés eux-mêmes, les membres de l'hyperclasse mondiale, les hommes politiques (principalement ceux de gauche), la plupart des célébrités et hommes de médias ayant, au moins implicitement, soutenu le phénomène et les juges/avocats depuis les années 1970. Dans ces conditions, que faire?

a) Libérer la parole, abolir toute censure de la critique du phénomène, y compris sur les réseaux sociaux, à la fois dans ses dimensions culturelles, religieuses, et raciales ; autoriser toutes les études et opinions contradictoires sur les différences de capacités et de réalisations historiques en fonction des cultures et des races, en y intégrant les éléments relatifs au colonialisme, à l’esclavagisme, et aux génocides historiques ; autoriser l’expression publique et le débat ouvert sur ces questions, ce qui passe évidemment par la suppression en France des lois Gayssot et Pleven et internationalement par le développement de réseaux sociaux concurrents de ceux des GAFA, gangrénés par le politiquement correct.

b) Montrer que les principaux responsables des migrations de masse et du chaos démographiques sont ceux qui l'ont rendu possible/souhaitable ou qui ne s'y sont pas opposés alors qu'ils avaient les moyens/responsabilités d'en prendre connaissance et d'agir (soit les mondialistes, les gauchistes, les cosmopolites, souvent sur-représentés dans les milieux culturel, éducatif, juridique, médiatique et politique), non pas seulement les migrants eux-mêmes qui en ont tout de même profité pour venir s'installer dans des pays/civilisations que ni eux ni leurs ancêtres n'avaient eu le mérite de participer à construire : il faudrait donc condamner très vigoureusement les premiers avant de s'attacher à négocier un rachat de privilèges avec les seconds ; ou encore condamner les premiers à se débrouiller avec les seconds et opter pour une sécession d’avec les deux (mais dans quelles conditions, territoriales notamment ?) A titre d’exemple, je pense qu’il faudrait, en France, au minimum frapper d’indignité nationale tous les présidents de la République, ministres d’Etat et chefs de groupes parlementaires des partis majoritaires depuis 1974, et assigner en justice un certain nombre d’entre eux et de leurs conseillers pour haute trahison (du peuple Français) et complicité d’ethnocide (des populations Européennes de souche).

c) Réformer immédiatement le droit du sol pour restaurer le droit du sang : tant que ce sont les géniteurs, et non les Etats, qui décident de mettre les enfants au monde, il leur revient également d’assumer la responsabilité essentielle de ce projet ; étudier dans quelle mesure cette règle pourrait s’appliquer au moins partiellement de manière rétroactive, en fonction du Droit des Etats étrangers concernés, des allégeances religieuses ou identitaires supra-nationales, et des cas de double nationalité, y compris en réformant le Droit constitutionnel (le Droit est une construction intégralement humaine, tout y est possible). Selon une autre hypothèse, et s'il s'avère impossible de retirer la nationalité française à des individus qu'il ne l'ont obtenue et ne s'en prévalent qu'en vertu des avantages conférés, sans aucune justification historique ni perspective d'assimilation identitaire, il pourrait être utile de réfléchir à l'instauration d'une nouvelle nationalité à plusieurs niveaux, le niveau le plus élevé n'étant obtenu que par les individus d'origine française/eurpoéenne intégrale ou majoritaire (à deux, trois ou quatre générations par exemple), le plus faible se traduisant par un statut plus mixte de type "français/européen cosmopolite" ou "français/européen administratif".

d) Utiliser tous les instruments possibles, notamment financiers, d’une remigration consentie, au niveau d’incitation variable en fonction de la « distance culturelle » et du niveau de développement du pays d’origine, en particulier après avoir établi que, d’une part, les règles de l’islam étant contraires à la loi française/européenne, toute aide de l’Etat aux associations musulmanes (mosquées) et toute revendication communautaire musulmane (congés religieux, alimentation hallal) seraient dorénavant interdites, affirmant clairement l'auto-exclusion de la France/l'Europe du dar-al-islam. User pour cela, au plan individuel, d'une incitation sous forme d'allocations/désallocations, et au plan collectif de l'assujettissement des politiques de coopération à un partenariat équilibré concernant la délivrance des visas, titres de séjour et naturalisations.

e) Une fois cet ensemble de mesures restrictives affirmées et mises en place clairement, et la menace de submersion ethnique contenue, il serait possible de réenclencher une certaine politique d’immigration et de naturalisation légales, très scrupuleusement soumise à un double contrôle démocratique et technocratique cette fois, de façon à régler les plus délicats problèmes de déchirement familial, et de reprendre une place raisonnable assortie d’un certain rayonnement dans un monde connecté et coopératif.

f) A long terme, dans l’hypothèse où les choses seraient redevenues « normales » d’un point de vue identitaire (répartition du territoire entre zones distinctes, homogénéité interne à ces zones et hétérogénéité externe entre elles), il me semble qu’on pourrait à nouveau considérer la proposition cosmopolite comme une option politique envisageable (car elle me semble au fond respectable en tant que telle, et opposable à une politique identitaire trop rigide), mais cette fois d’une manière réellement démocratique, sans biais, et non sous la forme d’une idéologie imposée par l’hégémonie culturelle, la tyrannie médiatique et la mise devant le fait accompli. Elle gagnerait cependant à s’exercer dans un cadre géographique isolé (idéalement, un pays neuf et à l'histoire compatible avec elle, typiquement les USA) et ne pas se généraliser par entropie à un espace trop grand. Idéalement, et tant que l’humanité n’a pas ou bien trouvé une nouvelle source d’énergie renouvelable d’un nouvel ordre de grandeur, ou bien développé une technologie permettant de coloniser une partie de l’espace (en prenant soin d’en laisser une grande partie vide de sa présence), ou bien complètement changé de statut du fait d'un dépassement par des formes d'intelligence nouvelles, donc dans un cadre économico-spatio-énergétique du même ordre que le cadre actuel, je pense qu’il faudrait tendre sur 200 ans (soit environ 5 à 10 générations) à une baisse de la population mondiale vers un objectif intermédiaire de l’ordre de 4 ou 5 milliards, soit environ 1+/-0,3 milliard de chaque race (Blancs, Noirs, Jaunes, Indiens -on notera à ce point que seule la race blanche est actuellement menacée de métissage total à terme, la situation n'est pas symétrique) plus un milliard de métis, avec le maintien d’une nette partition géographique permettant de contenir la tendance entropique au métissage marginal, et une politique modérément eugéniste permanente interne à chaque zone permettant de maintenir un bon niveau d’aptitude physique et intellectuelle en leur sein. A titre indicatif, on pourrait fixer comme objectif qu'à long terme, au moins la moitié de l'humanité reste non métissée (donc diverse), en admettant comme seuil de métissage un niveau de 20% de mélange par rapport aux haplogroupes constitutifs des cinq groupes principaux de la classification linnéenne. A plus long teme, il faudrait peut-être envisager une réduction démographique plus grande (ou au contraire un redéploiement), mais il est beaucoup trop tôt pour trancher la question, surtout compte tenu de l'absence de visibilité sur les évolutions techniques à venir.

Il me semble que certains lecteurs, prenant connaissance du contenu de ce programme, pourraient me qualifier de l'adjectif à leurs yeux infamant de "raciste", et ceci d’autant plus fortement qu’ils seraient eux-mêmes imprégnés d’antiracisme culturel. Je vais tenter de formuler à toutes fins utiles une réponse construite à une telle critique.

D’abord, que penser du sens de cette notion ? Tout dépend d’abord de la définition du mot « race » (et à ce sujet, il faut renvoyer au livre de Renaud Camus "Le mot "race""). Si on retient le sens ancien de « lignée, famille », oui, je suis en partie raciste, comme tout le monde ou presque, au sens où je préfère ma famille à la moyenne des autres familles (ce qui est bien différent, soit dit en passant, que de postuler que ma famille est supérieure par principe). Encore s'agit-il d'un racisme modéré, conscient et compatible avec un assez grand degré de morale de réciprocité externe, ce qui me paraît plus sain qu'un antiracisme extrême, abstrait, irréaliste et parfois auto-destructeur.

Si on retient le sens plus racialiste de « différence phénotypique et génotypique entre populations humaines variées », la réponse est un peu différente : j’observe une supériorité historique réelle (au moins en termes de puissance technologique donc militaire, mais aussi, et c'est peut-être lié, de rapport de domination sociale et politique), en gros des Clairs sur les Sombres (supériorité qui se répète d’ailleurs dans des environnements aussi différents que ceux de l’Inde, du Brésil, de l’Indonésie, de Madagascar, et apparemment jusque sur les bateaux de migrants -dont on a observé qu'ils avaient tendance à se structurer sur une base ethnique-, minorant de ce fait l’argument anti-colonialiste figurant l’infériorité des Noirs uniquement comme conséquence de l’oppression des Blancs occidentaux ou européens), avec de nombreuses variations locales possibles, et j’observe aussi des différences de capacité cognitive, sans être absolument convaincu de la relation de cause à effet entre les deux (notamment du fait du contre-exemple des Jaunes, plus intelligents mais dépassés par les Blancs pendant la période-clé de l’histoire de l’humanité ayant vu l’émergence de la modernité -particulièrement à partir de la Renaissance, ou de la domination des USA sur le monde pendant plus de 10 ans malgré la présence d’une forte minorité noire –certes sans influence majeure sur le cours des choses, ce qui tendrait à montrer que ce qui compte n’est pas dans les fractiles inférieurs, mais ou bien dans les tendances majoritaires ou bien dans les fractiles supérieurs; je ne parviens pas à en retrouver la source, mais j'ai entendu parler une fois d'une hypothèse selon laquelle la sophistication d'une civilisation dépend surtout des quelques centaines de génies qu'elle est capable de produire, idée qui donne autant d'importance, concernant la distribution de l'intelligence, à la dispersion qu'à la tendance centrale; et qui, à la limite, tient pour quantité négligeable la masse principale, accréditant la possibilité de succès d'une civilisation composée très principalement de cette Masse Humaine Indifférenciée évoquée avec effroi par Renaud Camus, voire animée d'un dysgénisme individuel ou racial significatif, à condition qu'en contrepartie puisse émerger ou se reproduire une élite se comportant comme une minorité agissante, pourquoi pas toujours plus petite et concentrée -sur le modèle de la tendance à la concentration des capitaux et de la valeur observée en économie, notamment dans les technologies de l'information). Concernant la supériorité historiquement constatée des Européens sur le monde, j’ai donc tendance à pencher plutôt pour l’hypothèse d’une origine culturelle (et en partie aléatoire, si l’on admet comme moi une vision chaotique de l’histoire) plus que seulement raciale, mais sans grande certitude (et sur la question je tiens compte des contributions de Jared Diamond, dans https://en.wikipedia.org/wiki/Guns,_Germs,_and_Steel, tout en remarquant chez lui à la fois la regrettable omission d'approche psycho-évolutionniste, l'absence de justification sur les périodes clés de l'Antiquité Grecque et de la Renaissance (la révolution agricole n'a pas été une condition suffisante de l'apparition de l'ère moderne) et le risque -sans doute inévitable en la matière- de verser dans la Just-so Story). Pour autant, si on imagine pour simplifier les Blancs en Occident, les Noirs en Afrique et les Jaunes en Asie de l'Est, je n’ai pas a priori une préférence très marquée pour les uns ou les autres (position ethno-différentialiste neutre, inspirée de Lévi-Strauss), quoique je me sente évidemment davantage d’affinités avec les Blancs en Occident (pour des raisons plus culturelles que raciales), ce qui ne m'empêche nullement d'éprouver de la curiosité et de l'intérêt pour les autres. En revanche, il me semble que les Noirs n’ont pas grand-chose à apporter aux Blancs (et en tout cas moins qu’ils ne risquent –même involontairement- de détruire), ni sur le plan racial, ni sur le plan culturel, et que le métissage ne présente guère d’intérêt civilisationnel pour l'Occident (au-delà d’ajouter une catégorie nouvelle à l’humanité, celle des métis, ce qui peut être considéré comme bon au sens de la diversité, mais présente de forts risques de dégénération entropique en cas de généralisation – risque bien réel compte tenu de la nature combinatoire de la reproduction humaine, sans même tenir compte des différences probables de stratégies de reproduction -éventuellement inconscientes- entre groupes raciaux). La proposition inverse (concernant l'apport possible des Blancs aux Noirs) est plus discutable, notamment en ce qu'elle ramène à la question difficile à trancher du bilan global de la colonisation.

Je n’essentialise nullement la couleur de peau comme valeur pertinente en tant que telle, les seuls critères qui me préoccupent sont l’intelligence (en partie mesurable), la sensibilité (beaucoup moins mesurable, mais dont on peut raisonnablement postuler qu’elle lui est corrélée plutôt que l'inverse) et d'autres qualités comme le courage ou le dévouement, vertus estimables mais probablement assez peu liées à la génétique. En revanche je vois mal pourquoi je l’ignorerais en tant que signal évident et statistiquement significatif d’un certain nombre d’autres caractéristiques culturelles, éducatives, ou comportementales. C’est précisément parce que je peux observer sans émotion qu’il existe une différence de moyenne de QI de 1+/-0,5 écart-type entre Noirs et Blancs que je sais qu’il existe une certaine quantité de Noirs plus intelligents que la moyenne des Blancs (je veux dire, c’est en vertu du même respect de l’observation scientifique, de l’argumentation logique et de la valeur de vérité). En raison de ce genre de raisonnement, je peux aussi par exemple admettre la possibilité théorique que, si les Noirs pratiquaient un eugénisme actif permanent, ils deviendraient en moyenne plus intelligents (donc à mon sens meilleurs, car l’intelligence est une valeur) que des Blancs restés sur une position comparativement dysgénique. D’un certain côté, ce serait amusant, car je pense qu’alors, le fait d’être Blanc ne m’empêcherait nullement de constater la supériorité des Noirs, ce qui présenterait au moins le mérite de me disculper de toute accusation de biais ethnocentrique. Il faut aussi noter que, compte tenu du phénomène de régression vers la moyenne, un eugénisme durable ne permettrait sans doute pas de faire muter l’intelligence moyenne indéfiniment, et qu’on resterait sans doute, chez les Noirs comme chez les Blancs, dans des zones déjà connues (passant peut-être de 100 à 120 de moyenne chez les Blancs, et de 90 à 110 chez les Noirs).

Sur un certain nombre de questions de vie courante, la conséquence de ces différentes opinions est la suivante:

- Si je devais choisir de fréquenter, à titre personnel et sans impact sur le reste de la société, une personne Noire intéressante (à mes yeux) ou une personne Blanche moins intéressante, toutes choses égales par ailleurs, je choisirais la personne Noire, car c’est la compatibilité individuelle que je considère comme le critère principal (et non la couleur de peau, qui n’a d’autre intérêt que de servir de symptôme statistiquement significatif en l'absence d'autres informations).

- Si je réalise qu'en l'absence de remigration, mais en réduisant considérablement l'immigration en provenance d'Afrique, la proportion de sang Noir en France pourrait se stabiliser autour de 10%, cela ne me pose pas de problème majeur, même si idéalement, j'aurais préféré moins: c'est la diversité bien comprise au plan international qui m'importe, non pas la pureté absolue qui me semble être une illusion.

- Si dans la rue en Europe, je vois une femme Noire accompagnée de jeunes enfants, cela m’évoque un sentiment négatif : parce que, à défaut d’informations supplémentaires, je la considère d'abord comme le vecteur à la fois d’une surpopulation potentiellement dysgénique et d'un Grand Remplacement ethnique au sujet desquels les populations Européeennes, non seulement subissent un conditionnement social permanent de la part de l'oligarchie mondialiste, les empêchant de comprendre la réalité du risque à long terme, mais n'ont de surcroît jamais été consultées démocratiquement. Je suis capable de faire, par rapport à ce constat de départ, un certain nombre d’exceptions (en fonction d’informations supplémentaires sur la situation), nombre limité précisément par la marge de manœuvre de plus en plus réduite qu’il reste avant que le phénomène ne devienne irréversiblement destructeur.

- Si dans la rue en Europe, je vois un couple mixte, cela évoque également en moi un sentiment négatif : parce que, à défaut d’information supplémentaire, j’y vois davantage qu’autre chose, d’une part la soumission possible à une idéologie potentiellement tyrannique (le cosmopolitisme sans complexe, non comme proposition philosophique parmi d’autres, mais comme système totalitaire imposé par les classes dominantes contre le bien commun, et complaisamment relayée par la publicité au service du marché), d’autre part une menace pour la diversité génétique (risque exponentiel lié à l'explosion combinatoire du métissage), en particulier contre la culture/race (française/européenne/caucasienne) qui a produit le monde moderne occidental dont je me sens issu, qui contribue largement à définir mon identité, et dont je revendique certaines valeurs (esprit critique, sens moral individuel, respect de la raison, intérêt pour la science, ingéniosité technique), et qui, ne serait-ce que par sa contribution décisive à l'histoire du Monde, me paraît digne d'être préservée dans son intégrité, au moins sur une partie significative de son territoire d'origine. Signe de la persistance, chez moi, d’une vision en partie asymétrique des genres (la part masculine comme principe de contenu, la part féminine comme principe de reproduction) dont j'admettrais assez volontiers les limites, mon sentiment est plus négatif à la vue d’un couple Noir-Blanche que d’un couple Noire-Blanc (dont les statistiques démontrent au demeurant qu’ils sont nettement moins stables, au moins aux USA).

- Si je devais choisir de vivre dans une société principalement Blanche ou dans une société principalement métissée, je choisirais la société Blanche, en vertu de la combinaison du principe ethno-différentialiste et du principe de précaution. Si je devais choisir de vivre dans une société principalement Blanche ou dans une société principalement cosmopolite interdisant le principe du communautarisme ou d'ethno-différentialisme (ce qui est à peu près le cas actuel, en Occident uniquement), nous sommes ramenés au cas précédent puisqu'en l'espace de quelques générations, la société cosmopolite sera devenue métissée.

- Si je devais choisir de vivre dans une société principalement Blanche ou dans une société en partie cosmopolite, je pourrais choisir la société cosmopolite à condition que celle-ci admette le principe du communautarisme, et donc d'un certain séparatisme de fait (ou de droit) entre races et cultures, sur la base d'un choix libre au niveau individuel ou au niveau du groupe, de sorte que chacune puisse à terme être préservée. La bonne attitude vis-à-vis des autres races/cultures me semble celle de la non-ingérence, celle de l'invité ou de l'ethnologue, à la limite du touriste respectueux ou de l'assistant technique ponctuel. Ni celle du maître (sauf peut-être en cas avéré de risque d'auto-destruction), ni celle du frère (sauf peut-être pour mettre à disposition des connaissances utiles).

J'ajoute que si la question de la race me semble mériter d'être posée et discutée sans tabou, (et c'est sans doute pour cela que je lui accorde tant d'importance et que j'accepte d'endosser à son sujet une sorte de mauvais rôle alors qu'au fond, elle ne m'intéresse guère), je crois aussi, avec Lévi-Strauss entre autres, que la dimension culturelle revêt davantage d'importance que la dimension raciale dans les différences ethniques entre populations. Un être humain donné me semble davantage déterminé, dans son expression personnelle particulière, par son environnement que par sa biologie. Cela signifie qu'en termes d'avenir politique, si je suis un ferme partisan de la remigration dans un objectif de conservation de la diversité raciale et culturelle entre zones géographiques distinctes, je crois aussi qu'il sera possible d'intégrer une petite proportion d'allogènes et surtout de métis aux populations locales, à condition de mettre en place les conditions empêchant que cette petite proportion aille inéluctablement croissant, comme c'est malheureusement le cas aujourd'hui: c'est principalement pour cette raison qu'il faut commencer par formuler le problème et le discuter publiquement, au lieu de le nier ou de l'interdire. Mon souhait serait qu'un certain niveau de préférence raciale soit considéré comme normal et respectable, quitte à faire l'objet d'un débat ouvert, précisément aussi pour éviter qu'un refoulement trop contraignant le transforme à terme en colère mutuelle et en affrontement brutal au détriment de tous. Il faudrait sortir du manichéisme antiraciste (on est raciste ou on ne l'est pas) pour proposer un continuum d'opinion (on est plus ou moins raciste) permettant de se situer, en intégrant de manière dialectique à la fois les éléments factuels et les stéréotypes inévitables en la matière, quelque part entre l'extrémisme antiraciste dogmatique et irréaliste et l'extrémisme raciste inhumain et dangereux. La problématique est exactement la même que celle de la priorité qu'on peut accorder à sa famille sur ses amis, ou à ses amis sur de simples connaissances; cette priorité est compréhensible, humaine, estimable et socialement acceptée: pourtant il n'existe aucun terme (et encore moins de terme binaire) pour désigner (comme on désigne les racistes) les personnes qui n'aiment pas les autres gens autant que les membres de leur famille (imagine-t-on traiter avec mépris quelqu'un de "familliste"?)

Sur ce sujet délicat, on peut invoquer le principe du voile d'ignorance de Rawls, de manière à convaincre toutes les parties prenantes (Blancs, Noirs, métis) du bien-fondé du raisonnement tenu, indépendamment de leur position personnelle contingente. Il faut d'abord que chacun imagine une situation ou une population donnée (mettons des Vénusiens) voit arriver sur son sol une population étrangère (mettons des Joviens) attirée par des ressources qu'ils n'ont nullement contribué à développer, mais dont ils risquent de priver en partie les Vénusiens; par ailleurs, leur arrivée risque aussi de modifier substantiellement la culture et les habitudes locales. Admet-on dans ce cas le droit des Vénusiens à s'opposer à cette immigration? Si la réponse est "oui", alors tout le monde, même ceux qui risquent de souffrir de la conclusion, devrait accepter le principe d'un contrôle des frontières collectif qui peut évidemment, dans un certains nombre de cas, créer un sentiment d'injustice individuel.

Pour les raisons expliquées plus haut, je considère que ces différentes réactions et positions de principe sont moralement fondées, et je trouve irritant qu’elles soient en général au contraire considérées comme scandaleuses, inacceptables, voire inhumaines, par la conjugaison d'une très féminine propension à éprouver de l'empathie pour tous sans discrimination (soit la substitution du pathos au logos), et de l'hégémonie culturelle de la gauche morale, jusqu’à induire une sorte d’auto-censure en permanence entretenue par un surmoi largement sous contrôle des médias. C'est sans complexe et sans faiblesse qu'il faut s'affranchir de cette auto-censure pour concevoir et affirmer une autre proposition morale, relevant d'un humanisme plus cohérent et plus respectable, parfaitement compatible avec celui de Montaigne ou de Rabelais, en évitant simplement de tomber à cette occasion dans l'erreur de l'exagération ou du ressentiment.

[Source principale: Journal, 17/03/2018]